lundi 30 novembre 2009

F,P,D Univers. La folie du vin dans les grandes écoles
Bernard Burtschy
23/04/2009 |

Le vin attire les jeunes élites. Toutes les grandes écoles affichent d'impressionnantes soirées de dégustation et leurs clubs œnologie font salle comble. En toute modération, maisavec une passion certaine.

Grande soirée organisée par le club œnologie de Télécom ParisTech, une grande école d'ingénieurs basée à Paris. À l'étude, les crus classés de sauternes 2004. Pour la circonstance, Bérénice Lurton, présidente de l'association des crus classés et propriétaire du Château Climens, ainsi que Pierre Montégut, directeur technique du Château Suduiraut, avaient fait spécialement le déplacement : « J'adore cette atmosphère studieuse et ces jeunes très concentrés qui cherchent à apprendre », souligne Bérénice Lurton, très étonnée du public très cosmopolite où des élèves étrangers de tous pays côtoient les élèves français.

Jérôme Hildenbrand, élève de 2e année et organisateur de la soirée, précise : «Nous faisons salle comble à chaque fois et nous sommes obligés de refuser du monde. Et pourtant nous multiplions les soirées !» Il est vrai qu'avec les visites des plus grands châteaux bordelais tels que le domaine de Chevalier ou encore de Pichon-Lalande, mais aussi des plus grands noms de la viticulture mondiale comme Vega Sicilia, le ténor espagnol, le programme est des plus alléchants et fait rêver tous les amateurs de vins.

De mémorables joutes

Le programme est tout aussi ­attirant à Normale Sup, qui a reçu le Château Pontet-Canet, le champagne Henriot ou le ­Château Pibarnon, ou encore à HEC Grand Cru ou Sciences Po Millésime dont les clubs ­fonctionnent déjà depuis une vingtaine d'années. Habitués des concours, tous ces brillants esprits se confrontent lors de joutes mémorables. La demi-finale de l'édition 2009 du fameux concours 20 sur Vin organisé par la Commanderie du Bontemps, de Bordeaux, à destination des grandes écoles aura lieu le 27 avril à l'ESCP-EAP (Sup de Co) à Paris. Les éliminatoires se composeront de dix questions à choix multiples, un exposé de deux minutes et une épreuve de dégustation à l'aveugle. Les ­quatre équipes sélectionnées se ­confronteront sur une nouvelle dégustation à l'aveugle. Les deux finalistes se retrouveront ensuite en juin dans le cadre grandiose de château Lafite-Rothschild où ils seront opposés à Oxford et Cambridge, de redoutables concurrents.

Les anciens de ces grandes écoles sont naturellement mis à contribution. Frédéric Brochet, normalien, auteur d'une thèse brillante sur la dégustation et par ailleurs producteur de vins dans le Poitou, est allé présenter ses vins dans son école «avec un plaisir évident». Certains élèves franchissent même le pas. Passionné et animateur du club, Axel Marchal est parti faire une thèse de doctorat en œnologie à Bordeaux après ses études à Normale Sup.

Ces soirées tournent-elles en beuverie ? Pas le moins du monde. Si les grandes écoles ont mis au point une charte pour limiter les consommations d'alcool lors des soirées étudiantes, il n'a jamais été constaté le moindre dérapage dans les clubs d'œnologie. «Une charte, pour quoi ­faire ?» tombe des nues Jérôme Hildenbrand. L'éducation est la meilleure des préventions.


"Ideas del hombre y más .......".

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