lundi 30 août 2010

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Un volcan se réveille après 400 ans en Indonésie

Mots clés : Volcan, Eruption, Evacuation, INDONÉSIE, Sumatra

Par lefigaro.fr
29/08/2010 | Mise à jour : 10:44
Réactions (41)

Crédits photo : AFP

L'alerte rouge a été déclenchée dimanche sur l'île de Sumatra, où le volcan Sinabung est entré en éruption. 10.000 personnes ont été évacuées.

L'alerte rouge a été déclenchée dimanche sur l'île indonésienne de Sumatra où un volcan est entré en éruption pour la première fois depuis 400 ans, projetant un nuage de fumée et de cendres à 1.500 mètres de hauteur et provoquant l'évacuation de près de 10.000 personnes. L'éruption du volcan Sinabung, qui culmine à 2.460 mètres d'altitude dans le nord de Sumatra, a dégagé un épais nuage de fumée noire et âcre, mais aucune victime n'a été signalée, selon les équipes de secours.

«Nous sommes devant une situation manifestement dangereuse et nous avons donc relevé le niveau d'alerte au maximum, c'est-à-dire l'alerte rouge», a expliqué Surono, le chef du Centre d'alerte aux catastrophes volcaniques. «Les fumées et les cendres sont projetées à 1.500 mètres au-dessus du cratère», a-t-il indiqué. «Notre équipe s'organise avec les responsables du district et de la province pour surveiller la situation». Le volcan Sinabung n'était pas entré en éruption depuis plus de 400 ans, mais montrait des signes «d'activité volcanique» depuis vendredi, selon Surono.

Le agriculteurs évacués

Environ 9.300 personnes ont été évacuées de plusieurs villages vers des villes, notamment Berastagi et Kabanjahe, situées hors d'une zone dangereuse de 6 kilomètres, a précisé un responsable des équipes de secours. Les cendres se sont dispersées jusqu'à 30 kilomètres du volcan. Beaucoup des personnes évacuées sont des agriculteurs qui ont raconté que les cendres avaient recouvert leurs champs de légumes, a-t-il expliqué. L'éruption n'a en revanche pas perturbé la navigation aérienne.

De nombreux habitants de quatre villages situés au pied du volcan ont fui leur maison juste après le début de l'éruption, avant même d'être évacués, a rapporté le porte-parole de l'Agence pour la gestion des catastrophes, Priyadi Kardono. «Ils ont dit que le volcan était en train de projeter une épaisse fumée noire, des pierres et du soufre. Ils ont eu tellement peur qu'ils ont décidé de quitter leurs foyers pour aller en ville».

«La zone est recouverte d'une épaisse fumée et il s'en dégage une forte odeur de soufre», a indiqué le porte-parole, soulignant que l'inhalation de poussière a provoqué de nombreux problèmes respiratoires. Des masques ont été distribués et les autorités se préparent à envoyer des médicaments pour les infections respiratoires, des tentes et de la nourriture pour les villageois évacués, selon Kardono. «La situation est sous contrôle», a-t-il assuré.

L'Indonésie, «cercle de feu» du Pacifique

Les médias locaux ont affirmé qu'un homme était mort après avoir eu des problèmes respiratoires en fuyant son village, mais un responsable du district de Karo, Andes Mbaga, a déclaré que la victime avait succombé à un arrêt cardiaque. Les habitants de 18 villages évacués «sont en bonne forme» et ceux qui se sont plaints de troubles respiratoires reçoivent des soins médicaux, a assuré ce responsable. L'activité volcanique s'est cependant réduite en cours de journée et la lave émise par l'éruption ne s'est pas écoulée, a-t-il indiqué.

L'Indonésie est située sur le «cercle de feu» du Pacifique, où l'activité volcanique et sismique est très forte. Au cours du mois d'août, le volcan du mont Karangetang (province de Sulawesi, au nord) est entré en éruption et quatre personnes ont été portées disparues.

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vendredi 20 août 2010

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Zambie, un songe en hiver


09/10/2009 | Mise à jour : 16:29

C’est pendant l’hiver austral (notre été) qu’il faut découvrir les trésors de l’ancienne Rhodésie du Nord, ses immenses territoires encore vierges, sa vie sauvage intense et son fleuve de légende.

» LIRE LE REPORTAGE

Anne-Marie Grué (texte) et Stanislas Fautré/Le Figaro Magazine (photos)


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Shumba Camp, un camp de luxe siglé Wilderness Safaris, aménagé au coeur des plaines de Busanga, dans le Parc national de Kafue. Shumba Camp, un camp de luxe siglé Wilderness Safaris, aménagé au coeur des plaines de Busanga, dans le Parc national de Kafue.


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À travers la Perse

Mots clés : Marco Polo, Perse, Devisement, série d'été

Jean-Louis Tremblais
23/07/2010 | Mise à jour : 18:24
Réactions (3)
Surgi des sables et du passé, le caravansérail de Zein-o-Din a la beauté troublante des mirages. Bâti au XVIe siècle et transformé en hôtel, il se trouve à 60 kilomètres de Yazd,
Surgi des sables et du passé, le caravansérail de Zein-o-Din a la beauté troublante des mirages. Bâti au XVIe siècle et transformé en hôtel, il se trouve à 60 kilomètres de Yazd, Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

C'est la porte de l'Orient. Avant de gagner l'Asie centrale, Marco Polo sillonne la Perse, d'ouest en est. Et découvre une civilisation millénaire, un carrefour commercial, un enchantement sensoriel.

Lorsque Marco Polo découvre Tabriz, au printemps 1272, il vient de traverser la Cilicie et les deux Arménies (la grande et la petite, dans l'actuelle Turquie). Jusqu'ici, il n'a eu qu'un avant-goût de l'Orient, un succédané transitoire. Avec Tabriz,« grant cité et noble » , il pénètre au cœur du sujet. Cette métropole commerciale est alors une étape incontournable et incontournée pour ceux qui font le voyage de Chine. Les Mongols viennent de s'en emparer mais l'ont épargnée, chose rare. Mieux, l'ilkhan de Perse (1), Ghazan, sédentarisé et converti à l'islam, en fera sa capitale en 1295, y attirant savants et artistes, bâtisseurs et architectes.

De ce faste d'antan, il ne reste pas grand-chose. Ravagée par des séismes à répétition, Tabriz est aujourd'hui une agglomération moderne, vouée au béton et au goudron. Y subsiste néanmoins ce qui frappa tant le Vénitien:le plus grand bazar d'Iran, classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco. Trente-cinq kilomètres de galeries couvertes de voûtes et de dômes, regorgeant de ces marchandises qui firent rêver les Européens:épices, étoffes, tissus, métaux, bijoux, pierres précieuses. Il faudrait plusieurs semaines pour explorer chaque recoin, chaque échoppe de cet étourdissant dédale, où vendeurs et chalands s'interpellent dans toutes les langues:turc, farsi, azéri (c'est la capitale de la province d'Azerbaïdjan oriental).

nous signale l'auteur du Devisement. Cap donc sur le quartier des tisserands et des tapissiers, groupés dans l'artère Mozaraffieh. Ils sont l'élite et l'orgueil du bazar. Et ils le savent. Tandis que des portefaix musculeux, chargés de carpettes ou tirant une charrette à bras, se frayent un chemin parmi la foule, les marchands déroulent et bichonnent leurs tapis les plus beaux, les plus chers, dans l'allée centrale. Les soumettent à l'admiration et à l'appréciation des badauds. Certaines pièces représentent des années de travail. La variété des motifs est infinie, du plus classique (à médaillon central avec variations florales) ou du plus rustique (les kelims des tribus nomades) jusqu'au plus étonnant, voire au plus déroutant:reproductions de Watteau ou de Vinci (la Joconde !), pulpeuses paysannes, captives en tenue légère, gynécées suggestifs ou odalisques alanguies... Le tout sous le portrait des deux guides de la révolution islamique, les ayatollahs Khomeyni et Khamenei (son successeur), scrupuleusement affichés entre chaque boutique.

Ebloui par les turquoises de Nichapur, Marco Polo évoque leur éclat dans son récit. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)
Ebloui par les turquoises de Nichapur, Marco Polo évoque leur éclat dans son récit. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)

Dans son ouvrage, Marco Polo recense aussi les différentes catégories de population:« marchands latins » (ses concurrents génois), ainsi que plusieurs communautés chrétiennes (Géorgiens, Arméniens, Nestoriens et Jacobites). De fait, on trouve une demi-douzaine d'églises à Tabriz, dans le quartier arménien de Baron Avak. Encore faut-il les chercher car elles se font discrètes. C'est le cas de Sainte-Marie, édifice décrépit, sans lustre ni charme, qui nous a tout l'air d'être à l'abandon. Les seuls fidèles présents sont deux pigeons qui batifolent entre un tableau de saint Vincent de Paul et un crucifix mal en point (Jésus, qui ne tient plus sur la Croix que par un clou, manque de stabilité). Pas de sièges, pas d'autel, pas de curé. « Il vient de mourir, explique le diacre. Le toit menace de s'effondrer. On a fermé pour les travaux. » En temps normal, assure-t-il, une messe dominicale (en arménien, en latin ou en français, car les lazaristes sont ici présents depuis des lustres) réunit 80 personnes. Pressé d'en finir avec ses paroissiens impromptus, l'homme consent à livrer deux informations qui ne font qu'attiser notre curiosité:Marco Polo aurait signé le registre de l'église, et son autographe serait conservé dans les archives du diocèse. Nous avons cherché à vérifier, en vain...

Après Tabriz, notre voyageur emprunte l'itinéraire traditionnel des caravanes:Kashan, Yazd, Kerman. Trois oasis qui offrent fraîcheur et verdure entre deux terribles déserts:le Dasht-e Kavir (désert de sel), gris-noir, et le Kavir-e Lut (désert du vide), beige-ocre. En chemin, à Saveh, on lui montre trois corps momifiés, présentés comme ceux des Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar. Après trois jours de marche (2) - une heure en voiture -, sans doute à Kashan, célèbre pour la fabrique des mosaïques et des céramiques qui sont l'apanage des mosquées persanes, on lui conte l'histoire du royal trio:alors qu'ils étaient partis avec des cadeaux saluer la naissance de Jésus, ce dernier leur aurait donné une boîte en guise de présent. En l'ouvrant, ils découvrirent une simple pierre. Déçus, ils la jetèrent au sol, où elle produisit une flamme géante. Ils prirent ce feu surnaturel, le placèrent dans un temple et les gens du pays se mirent à l'adorer comme un dieu. Telle est l'origine de la religion zoroastrienne, dite des «adorateurs du feu».

Sur la route des caravanes, nos marchands de Venise durent subir les ardeurs du terrible Kavir-e Lut (désert du vide). (Éric Martin/Le Figaro Magazine)
Sur la route des caravanes, nos marchands de Venise durent subir les ardeurs du terrible Kavir-e Lut (désert du vide). (Éric Martin/Le Figaro Magazine)

Malgré six siècles d'islam, ce culte - croyance d'Etat sous l'Empire sassanide (224-651 après J.-C.) - était toujours vivace au XIIIe siècle. Il l'est encore (quoique extrêmement minoritaire:10.000 à 15.000 adeptes, tout au plus) dans la République islamique, notamment à Yazd et à Kerman, qui possèdent chacune un temple du Feu. Dans une vasque sacrée, à l'abri d'une vitre isolant des contaminations extérieures, des mages (prêtres zoroastriens) vêtus de blanc y alimentent un foyer qui couve depuis 1500 ans. Autre vestige des sectateurs de Zarathoustra:les tours du Silence de Yazd, jadis utilisées comme sépultures et juchées sur deux collines. Les cadavres étant jugés impurs et susceptibles de souiller la terre, les zoroastriens y portaient leurs défunts, qui étaient ensuite dévorés par les vautours et les corbeaux. De nos jours, ce rite étant proscrit, ils se contentent de couler leurs cercueils dans le ciment avant de les inhumer.

Yazd est sûrement l'endroit qui ressemble le plus à ce que Marco Polo put voir lors de sa traversée de la Perse. Cette ville-musée, bâtie en adobe (briques de paille et de terre séchées au soleil), surgit et survit au milieu de nulle part grâce à deux inventions ancestrales qui continuent de fonctionner:son réseau d'irrigation (les qanats) et son système d'aération (les badgirs ou tours du Vent). Les qanats sont des canaux souterrains qui vont chercher l'eau du mont Sir (qui culmine à plus de 4 00 mètres) et la drainent jusqu'à la vallée, permettant de cultiver céréales, agrumes et coton. Les badgirs sont des tourelles rectangulaires ou octogonales (parfois plus hautes que les minarets) qui captent le vent, le font descendre vers une citerne d'eau où il se refroidit avant de se diffuser dans les habitations. La climatisation avant l'heure.

Profondément religieuse, Yazd ne se livre guère et on y applique un islam dévot, qui soustrait la gent féminine au regard des étrangers. De hauts murs cernent les habitations et les portes sont munies de deux heurtoirs:un anneau léger pour les femmes; une tige pesante pour les hommes. Elles produisent deux sons différents, de sorte que la maîtresse de maison connaît immédiatement le sexe du visiteur et choisit ainsi qui ira lui ouvrir. Dans les rues, tchador et manteau noir sont de rigueur, ne laissant voir que les yeux (délicatement maquillés, le plus souvent), d'où peut jaillir un regard dur comme une lame ou doux comme un châle... Quittant Yazd vers le Levant, on renoue avec les étendues désertiques.

note messire Polo. Annoncée par les pistachiers (des champs à perte de vue), Kerman, appréciée des caravaniers pour ses hammams relaxants et salvateurs, se dévoile, ultime halte avant le Kavir-e Lut et ses températures infernales (on y a enregistré un record mondial de 72 °C en 2009). Une contrée hostile à tous points de vue. Au XIIIe siècle, des hordes de brigands, les Qaraunas - ramassis de demi-soldes et coupe-jarrets mongols, baloutches, afghans - la sillonnaient afin de piller les convois. Marco Polo dit en avoir été victime, sans donner de détails. De nos jours, la police iranienne y traque les trafiquants de drogue venus d'Afghanistan pour écouler et exporter leurs produits ! Continuité...

Pour se prémunir des Qaraunas, les autorités locales firent construire « pluisours chastiaus et viles qui ont lors murs de terre hauts et gros ». La citadelle de Bam (où l'on tourna Le Désert des Tartares), anéantie par le séisme de 2003, en fut longtemps l'archétype. Moins imposante mais aussi séduisante, la forteresse de Rayen, au sud de Kerman, n'a pas été affectée par les secousses. Avec ses 16 tours de guet et ses remparts de trois mètres d'épaisseur, ce fortin en pisé, romanesque et exotique, a fière allure. Et si l'architecture militaire vous fatigue, n'hésitez pas à faire un détour par Mahan, où les cascades et bassins du jardin Shâhzâdeh, ses palais et ses cyprès, donnent une idée du paradis mahométan (telle est en effet la symbolique des jardins persans).

La cueillette des pétales de rose, à l'aube, près de Qamsar. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)
La cueillette des pétales de rose, à l'aube, près de Qamsar. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)

Un aller-retour au port d'Ormuz suffit aux Polo, citoyens d'une république maritime, pour estimer que les boutres arabes, qui ne sont pas « cloués de clous de fer mais cousus de fil », ne sont pas suffisamment solides pour les transporter, eux et leur cargaison, jusque vers l'empire du Milieu. Ils reviennent donc à Kerman et obliquent vers le nord, longeant les Kaluts:des canyons de sable à étages, dont on ignore s'ils résultent de l'érosion ou d'une météorite. Spectacle grandiose. Au-delà, c'est le Kavir-e Lut. L'atmosphère y est étouffante. Rien ne pousse, rien ne vit. Sept jours de marche. Faim, soif, maladies. Lorsqu'ils émergent du désert, vraisemblablement du côté de Mashhad, au nord-est de l'Iran, le jeune Marco note qu'« il y a moult de belles gens et proprement les femmes sont outre mesure belles » (c'est effectivement la réputation des autochtones).

Mais la beauté et le danger vont souvent de pair. Désormais, c'est l'Afghanistan et les sommets du Pamir qu'il lui faudra traverser...

(1) Khan subalterne. A la mort de Gengis Khan, en 1227, son empire fut divisé en quatre sous-ensembles appelés khanats, qui revinrent à ses fils, puis à ses petits-fils: la Chine (fief du grand Khan); la Russie et le Caucase; la Transoxiane (Ouzbékistan) et l'Afghanistan; et enfin, la Perse (incluant l'Irak).

(2) Sur la route de la soie, une journée de marche faisait environ 30 kilomètres, distance moyenne entre les caravansérails, protégés et fortifiés, où se reposaient hommes et bêtes.

CARNET DE VOYAGE

Formalités - Demandez votre visa plusieurs semaines avant le départ auprès du consulat de la République islamique d'Iran, 16, rue Fresnel, 75116 Paris (01.40.69.79.00; www.amb-iran.fr). Secteur économie (01.40.69.79.36).

Organiser le séjour - Plusieurs agences françaises proposent des circuits à thème. Se renseigner auprès de la Maison de l'Iran (office de tourisme de la République islamique d'Iran), 71, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris (01.42.25.62.90 ; www.tourismiran.ir). L'agence iranienne ci-dessous offre également des voyages sur mesure:Marco Polo Iran Touring Company , 1, Mir Emad St, Motahari Ave, Téhéran (00.98.21.8853.0621; www.marcopolo.ir).

Précautions - Nos lectrices doivent impérativement emporter un foulard et des vêtements longs (jambes et bras nus sont à proscrire). Pour les hommes, les shorts peuvent rester au placard. Les cartes bancaires et les traveller's-chèques n'étant pas acceptés, il faut se munir d'argent liquide.

Quand y aller? En été, la chaleur est extrême et peu propice aux visites (particulièrement sur la route de la soie). Les meilleures périodes : avril-mai et septembre-octobre. Comment y aller? La compagnie Iran Air assure deux vols directs par semaine, le mardi et le vendredi. Un troisième vol hebdomadaire est programmé le dimanche, depuis le 4 juillet 2010. 63, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris (01.42.25.99.06 ; www.iranair.com).

Fille du désert, la «noble cité de Yazd» évoquée par Marco Polo occupe un carrefour stratégique. Ici, le mihrab de la mosquée du Vendredi. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)
Fille du désert, la «noble cité de Yazd» évoquée par Marco Polo occupe un carrefour stratégique. Ici, le mihrab de la mosquée du Vendredi. (Éric Martin/Le Figaro Magazine)

Se loger - La chaîne Pasargad possède des hôtels de bon standing un peu partout en Iran. Assez impersonnels mais confortables. Contact:Pasargad International Hotels Group Tour &Hotel Operator, (00.98.21.2267.4803-4 ou 00.98.22.688.794-8 ; www.pasargadhotels.com). Pour ceux qui souhaitent plus de cachet, trois adresses sympathiques:A Yazd, une maison traditionnelle vieille de deux siècles, avec arcades, bassin et patio:Fahadan Hotel Museum, en face de la prison d'Alexandre (00.98.351.630.0600; info@fahadanhotel.com). A partir de 40 €. A 60 kilomètres de Yazd, sur la route de Kerman, un caravansérail du XVI e siècle transformé en auberge (40 € par personne):Zein-o-Din Caravanserai (00.98.912.379.3841; 00.98.912.371.4296; zinodin2003@yahoo.com). A Kandovan, village troglodyte situé à une heure en voiture de Tabriz, des chambres creusées dans le tuf:Kandovan Laleh Rocky Hotel (00.98.412.323.0191 ; www.irtdc.ir). A partir de 120 €.

Où se restaurer? Pour prendre un thé en fin d'après-midi ou dîner au coucher du soleil, nous conseillons absolument le restaurant du jardin Shâhzâdeh, à Mahan. Un régal pour les yeux, sinon pour le palais. Restaurant Shâhzâdeh (00.98.913.341.1580; e-mail:sib-setar@yahoo.com). A midi, préférez la fraîcheur du hammam Vakil, dans le bazar de Kerman. On peut y fumer une qalya (narghilé) en écoutant de la musique soufi (00.98.341.222.5989).

A lire - Le Petit Futé Iran . Et le Guide culturel de l'Iran, de Patrick Ringgenberg, disponible à la maison de l'Iran.



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Boukhara et Samarkand, cités mythiques

La place du Registan, à Samarkand. Elle fut construite par les descendants de Tamerlan,
La place du Registan, à Samarkand. Elle fut construite par les descendants de Tamerlan, Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

Rasées par Gengis Khan en 1220, Boukhara et Samarkand, villes phares de la route de la soie, ont toujours fait rêver Marco Polo. Bien qu'il n'y soit jamais allé...

Les choses vues pour vues, et entendues pour entendues! On ne saurait être plus clair. Dès le prologue de son ouvrage, conscient du séisme qu'il va provoquer et des doutes qu'il va susciter chez ses contemporains, Marco Polo, via la plume de son chroniqueur Rustichello, prend les devants. Ce qui autorise et justifie les digressions parfois abracadabrantesques qui émaillent le récit.

On pense à tous les mythes et légendes qui nourrissaient l'imaginaire - foisonnant - du Moyen Age et qu'il rapporte sans retenue ni ironie (probablement, y croyait-il lui-même, comme 99% des Européens de ce temps):l'arche de Noé sur le mont Ararat, Alamut et la secte des Assassins, le royaume chrétien du Prêtre Jean (monarchie fantasmée, située en Orient, et dont les croisés espéraient qu'elle les aiderait à prendre l'islam à revers). Ou aux créatures fabuleuses dont on lui aurait rapporté l'existence à travers son périple:cynocéphales (anthropophages, de surcroît) des Andaman, serpent géant muni de pattes, griffons capables de transporter des éléphants...

Les coupoles marchandes de Boukhara, que se partagent les différentes corporations (chapeliers, bijoutiers, etc.), sont toujours aussi somptueuses. Ici, le marché aux tapis.
Les coupoles marchandes de Boukhara, que se partagent les différentes corporations (chapeliers, bijoutiers, etc.), sont toujours aussi somptueuses. Ici, le marché aux tapis. Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

Idem pour les lieux qu'il décrit. L'Ouzbékistan (1) en est l'exemple le plus flagrant. A plusieurs reprises, il évoque Boukhara et Samarkand, ces deux astres urbains, impossibles à ne pas citer quand on parle de la route de la soie (2), bien qu'il n'y ait jamais mis les pieds. Mais son père et son oncle (3) y ont longuement séjourné, contraints et forcés, lors du premier voyage. Les chapitres II et III du Devisement nous apprennent en effet que, venant de la mer Caspienne, ils « alerent par un desert qui estoi lonc. XVII. journées ». Il s'agit du désert de Kyzylkoum (sables rouges), qui sépare l'oasis de Khiva et celle de Boukhara. Le long de la route qui relie ces deux villes (il ne faut plus que huit heures en voiture), on trouve encore, à intervalles réguliers, les sardoba (citernes), qui conservaient une eau fraîche pour les caravaniers et leurs montures.

Car un conflit vient d'éclater entre Berké, khan de la Horde d'Or (le vice-royaume du Caucase), et Hulagu, khan de Perse (incluant l'Iran et l'Ouzbékistan). Les épigones de Gengis Khan se disputent l'héritage, la querelle portant ici sur le contrôle de l'Azerbaïdjan. A cause des escarmouches continuelles et de l'insécurité qui règne dans le pays, les deux frères sont donc bloqués pendant trois ans (de 1262 à 1264) à Boukhara!

Qu'en disent-ils à Marco, lors des veillées et des bivouacs (cette transmission orale fait partie de la formation prodiguée au jeune marchand), de leur interminable pérégrination? Peu de choses, si ce n'est que « la cité estoit la meillour de toute Persie ». Sans plus de détails. Et pour cause:à ce moment-là, Boukhara n'est plus que l'ombre d'elle-même. Certes, la dynastie samanide en avait fait un extraordinaire laboratoire intellectuel et culturel au IXe siècle. Sa bibliothèque rivalisait avec celle de Chiraz, en Iran. La fine fleur des lettrés arabes et persans s'y donnait rendez-vous:Avicenne y rédigea son Qanoun et le poète Roudaki y composa ses élégies. Son système d'irrigation faisait vivre 300.000 habitants, population considérable pour l'époque. C'était compter sans Gengis Khan...

A Samarkand, la nécropole Chakhi Zinda, destinée à la famille de Tamerlan (les Timurides), est un kaléidoscope de faïences, majoliques, mosaïques.
A Samarkand, la nécropole Chakhi Zinda, destinée à la famille de Tamerlan (les Timurides), est un kaléidoscope de faïences, majoliques, mosaïques. Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

En 1220, l'illustre conquérant se présente aux portes de la ville avec ses cavaliers. Les 30.000 soldats turcs de la garnison sont occis jusqu'au dernier. Boukhara est violée, pillée, rasée. Les échos du sac (bientôt suivi par celui de Samarkand) franchissent les frontières et parviennent jusqu'en Occident, amplifiés jusqu'à la nausée. Les Mongols, appelés Tatars en farsi (persan), deviennent chez nous les Tartares, terme qui rappelle à la fois les Barbares et le Tartare, la région la plus profonde des Enfers chez les Grecs (4) ! Un siècle après le passage des armées mongoles, un autre voyageur célèbre, le géographe arabe Ibn Battuta note encore avec dépit que « seuls quelques mosquées et bazars ne sont pas en ruine ».

L'actuelle Boukhara, la ville aux 365 mosquées (une pour chaque jour de l'année, dit-on), dont 140 sites sont classés au patrimoine de l'humanité par l'Unesco, a donc été reconstruite ex nihilo au XVe et au XVIe siècle. De la période prémongole ne subsistent plus que quatre monuments:les mausolées d'Ismail Samani et de Tchachma Ayoub, la mosquée Nomozghok et, surtout, le minaret Kalân. Terminé en 1127, haut de 47 mètres, il faisait la fierté de Boukhara et Gengis Khan lui-même, subjugué par sa majesté, décida de l'épargner. Il faut dire qu'il ne servait pas qu'au muezzin:c'est du sommet de cette tour qu'on jetait les condamnés, préalablement enfermés dans un sac de jute avec un chat sauvage (subtil châtiment appliqué aux épouses adultères) ! Usage qui perdura jusqu'au XIXe siècle et qui ne pouvait pas déplaire au khan.

Samarkand (la « grant cité de Samartan », selon Marco Polo), qui brillait d'un éclat encore plus vif que Boukhara, connut un sort identique. Ses rues pavées, ses palais et ses jardins (5) ne surent émouvoir Gengis Khan. Toujours en 1220, après avoir gobé Boukhara en guise d'apéritif, il décide de l'avaler également. Les canaux qui alimentent la ville en eau potable sont obstrués, afin d'assoiffer les assiégés. Puis les Mongols enfoncent les remparts et commencent leur razzia. Ceux qui tentent de fuir sont cloîtrés dans une mosquée et grillés vifs à l'aide de pots de naphte enflammé. Les survivants, réduits en esclavage, sont déportés en convois vers la Mongolie.

A l'intérieur des murailles de Khiva, oasis caravanière, le dernier chamelier ne propose plus que des tours aux enfants.
A l'intérieur des murailles de Khiva, oasis caravanière, le dernier chamelier ne propose plus que des tours aux enfants. Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

Du champ de ruines laissé par les hordes, un autre Mongol, Timur Lang ou Tamerlan (1336-1405) dans sa version francisée, tout aussi belliqueux mais plus constructif que Gengis Khan - à la lignée duquel il a tenu à s'apparenter en trafiquant sa généalogie -, fera sa capitale. Tel le phénix renaissant de ses cendres, la ville martyrisée et humiliée deviendra progressivement ce bijou turquoise, tout en majoliques, mosaïques et faïences, que nous connaissons aujourd'hui (elle est inscrite au patrimoine de l'humanité depuis 2001). Timur Lang («le boiteux d'airain», suite à une blessure à la jambe reçue au combat) pour nous, mais Amir Timur («le seigneur d'airain») pour les Ouzbeks qui le vénèrent comme un demi-dieu ! En témoigne son grandiose et somptueux mausolée, le Gur-Emir, où ils viennent toujours se recueillir (soixante-dix ans de communisme n'ont jamais altéré ce culte) dans un décor de marbre, de jade, d'onyx et de dorures.

Mais c'est le Registan qui représente au mieux la Samarkand des Timurides (les talentueux descendants de Tamerlan et les continuateurs de son œuvre). A l'intersection des six routes d'un empire qui s'étirait jusqu'à Moscou et Delhi, sont ainsi dressées les trois madrasa (écoles coraniques) qui font la gloire de la ville et symbolisent sa puissance : celle d'Ulug Beg, celle de Chir Dor et celle de Tilla-Kari. Des pyramides de têtes - coupées - au triptyque architectural du Registan, les Mongols furent décidément des bâtisseurs éclectiques...

CARNET DE VOYAGE

Formalités

Le visa s'obtient auprès de l' ambassade d'Ouzbékistan , 22, rue d'Aguesseau, 75008 Paris (service consulaire:01.53.30.03.55 ).

Organiser le séjour

Orients , 27, rue des Boulangers, 75005 Paris (01.40.51.10.40; www.orients.com). Parmi les propositions de ce spécialiste des itinéraires empruntant la route de la soie, le circuit «Coupoles d'azur en Transoxiane» réunit en un seul voyage de deux semaines toutes les merveilles de l'Ouzbékistan, parmi lesquelles les incontournables Khiva, Boukhara (où des soirées musique, chants et danses sont au programme) et Samarkand. A partir de 2 395 € par personne en groupe (15 à 20 participants) et de 2830€ en individuel. Prix au départ de Paris, incluant l'hébergement en hôtels de charme, 3 et 4 étoiles, la pension complète (dont deux dîners traditionnels à Tachkent et Samarkand), les transferts, les services d'un guide.

Comment y aller?

Uzbekistan Airways , 4, passage Saint-Roch, 75001 Paris (01.42.96.10.10; www.uzairways.com). Deux vols directs Paris-Tachkent par semaine, en haute saison. A partir de 660€.

Les créneaux et les miniaturiste vedette de Boukhara. remparts en pisé de Khiva enserrent la vieille ville, interdite aux voitures. Un décor de cinéma.
Les créneaux et les miniaturiste vedette de Boukhara. remparts en pisé de Khiva enserrent la vieille ville, interdite aux voitures. Un décor de cinéma. Crédits photo : FIGARO MAGAZINE

Quand y aller?

Compte tenu des températures en été (35 °C et plus), les meilleures périodes sont de mars à juin et de septembre à novembre.

Se loger

A Khiva:Orient Star , 1, P. Makhmud Street, 220900, Khiva, (00.998.62.375.49.45 ; orientstarkhiva@rambler.ru). Ancienne madrasa du XIX e siècle, à l'intérieur de la vieille ville. Les chambres - évidemment réaménagées - sont les ex-cellules des étudiants en religion. A partir de 50 € la double. A Boukhara : Boutique hôtel Minzifa , 63, Eshoni Pir Street, Old Town Bukhara (info@hotel.minzifa.com). Dans le cœur historique. Décoration orientale. 50 € la double. K.Komil (00.998.65.223.87.80 ; www.komiltravel.com). Un Bed &Breakfast, bien tenu et anglophone (c'est rare). 50 € la simple. Sinon, le groupe Malika (www.malikahotels.com) est présent dans toutes les villes touristiques. Entre 40 et 60€.

Ou se restaurer?

A Khiva :Kheivak , Hotel Malika, Khiva (www.malikahotels.com). Belle terrasse sous les arbres, où l'on sert des brochettes. Autour de 15 €. A Boukhara:Art Café , 15, Hakikat Street, Bukhara (00.998.90.718.05.68 ; davron35@mail.ru). Dans le bazar des chapeliers. Entre 10 et 20 € le repas. Particularité:Davron Toshev, le plus célèbre miniaturiste d'Ouzbékistan (portraits et scènes caravanières), y travaille et y expose. Un perfectionniste qui utilise des pinceaux munis d'un seul poil de chaton (de trois jours, précise-t-il) pour tracer les cils des femmes représentées sur ses œuvres... A Samarkand:Karim Bek , 194, Amir Temur Street, Samarkand (00.998.66.221.27.56). Une adresse très prisée des habitants de la ville, qui y viennent en famille.

Ne pas manquer

A Boukhara, en face de l' Art Café , le magasin Silk Road Spices (www.silkroadspices.org), «épicerie familiale depuis 600 ans» (sic), offre toute la gamme des épices ayant fait la réputation des anciennes routes commerciales. On retrouvera la même atmosphère au Sovga (sovga@mail.ru), atelier-boutique où l'on confectionne encore à la main les broderies incrustées de fils d'or (manteaux, caftans, robes) qui frappèrent tant Marco Polo. A Samarkand, on peut assister à des défilés étonnants à la maison Aiesha (www.aiesha-art.com). La créatrice russe Romanenko Valentina Nikolaevna y présente une ligne de vêtements inspirée des styles et techniques de la route de la soie.

(1) A l'époque, on parlait de la Transoxiane car il s'agit du territoire situé au-delà de l'Oxus, nom gréco-latin du fleuve Amou-Daria. Il sera baptisé Ouzbékistan au XIVe siècle, en hommage à Ouzbek Khan (1282-1342), qui convertit les autochtones à l'islam.

(2) La route de la soie est une expression récente. Inventée en 1877 par le géologue et géographe allemand Ferdinand von Richthofen, elle désigne le réseau de communications entre l'Orient et l'Occident, par lequel transitèrent les produits (soie, tissus, épices, porcelaine) mais aussi les religions, les idées et les techniques.(3) L'avantage de voyager en fratrie nous est expliqué par Francesco Balducci Pegolotti, commerçant florentin, qui signa vers 1340 un manuel destiné aux marchands en route vers l'Orient, Pratica della mercatura:Si un marchand meurt en route, à l'aller comme au retour, tous ses biens deviendront la propriété du seigneur de la province dans laquelle il est mort. (...) Mais si son frère l'accompagne, les officiers du seigneur lui rendront les biens du défunt, qui ainsi seront sauvés.(4) Les historiens estiment que les campagnes de Gengis Khan firent environ 5millions de morts. Il sera «surpassé», cent cinquante ans après par Tamerlan, dont les conquêtes se soldèrent par un bilan encore plus lourd: entre 15 et 20millions de morts.(5) Capitale de la Sogdiane et relais majeur de la route de la soie depuis le début de notre ère, Samarkand s'appelait alors Afrasiab. Au musée d'Histoire de Samarkand, des peintures murales du Vie siècle démontrent le degré de développement et de magnificence atteint par cette cité, avant sa destruction par les Mongols.




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samedi 14 août 2010

F,P,D Univers.

Dans quels restos croiser les people ?

Figaroscope.fr
13/08/2010 | Mise à jour : 19:03
Réactions (7)

Louise Bourgoin dans le Marais, Patrice Leconte à Montparnasse, Raphaël ou Olivia Ruiz aux Abbesses, ils ont tous une préférence pour un restaurant en particulier. Ils nous dévoilent leur coup de coeur dans la capitale. L'occasion pour vous de pouvoir les croiser !

» Découvrez les bonnes adresses des people avec notre rubrique "Mon Quartier"

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Élodie Navarre aime Swann & Vincent (XIIe) : ''J'aime la chaleur qui émane de ce restaurant convivial, devenu ma cantine. Il propose des mélanges de pâtes incroyables.''" border="0">
Élodie Navarre aime Swann & Vincent (XIIe) : "J'aime la chaleur qui émane de ce restaurant convivial, devenu ma cantine. Il propose des mélanges de pâtes incroyables." Le Figaro




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F,P,D Univers.

Que reste-t-il des Grands Boulevards ?

Le Grand Rex
Le Grand Rex Crédits photo : Le Figaro

Jadis synonyme de fête et de fantaisie, Haussmann, Montmartre, Poissonnière et les autres se cherchent une nouvelle voie, réfutant le synonyme de « boulevards du crépuscule ».

Bel-ami, le héros de Guy de Maupassant, flânait sur les Grands Boulevards en quête de femmes en cheveux. Cent cinquante ans après, on y croise de tout : des touristes, des banquiers pressés et des mères africaines. Axes conçus sur les anciennes fortifications, ces boulevards s'étirent des beaux quartiers aux plus populaires. De la Madeleine à la Bastille. Ils s'organisent en tronçons, reflets des quartiers qui les bordent et des populations qui les habitent. Certains Parisiens d'Haussmann ne mettent jamais les pieds à Strasbourg-Saint-Denis et vice et versa ! Après l'enfilade des Galeries Lafayette et du Printemps, on entre dans le quartier austère des banques, avec ses chaînes de restaurants. Le grand café Le Brébant (32, bd Poissonnière), institution parisienne, signe l'avènement du quartier populaire. Bonne-Nouvelle mène alors tout droit vers le nid des théâtres, qui jouent des pièces faciles opportunément appelées « théâtre de boulevard ». Autour, l'environnement se gâte brutalement. La circulation des Grands Boulevards étant à sens unique, les voitures filent de toute façon devant les pieds des passants, noircissant année après année les façades d'immeubles autrefois chics. Du bruit, des nœuds de rues, des trottoirs peu commodes : cette partie-là du secteur a beau être très fréquentée, elle n'en est pas moins peu accueillante. Heureusement, les places de la Bastille - lieu hautement bobo - et celle de la République brisent enfin la ligne des boulevards. Immense, souvent dédiée aux fins de manifestation, la République sera rénovée d'ici à 2013. L'idée est de rendre une partie des 37 000 m² aux piétons, et de créer un nouvel axe en direction du canal Saint-Martin. Des canards, des manèges, plein d'arbres et des kiosques. Le point de départ d'une révolution ?

Bistrot Renaissance
Bistrot Renaissance Crédits photo : Le Figaro

Le nouveau triangle d'or du IIIe

Loin du pur fantasme bobo, un nouvel eldorado mode investit les Grands Boulevards, de République à Bastille, prolongement in extenso du haut Marais, quartier plus chic et branché que jamais. Longtemps considéré comme un ovni 4 étoiles, l'Hôtel Murano attire le gratin VIP du Tout-Paris pour ses soirées du jeudi, faisant taire les mauvaises langues qui prédisaient sa désertion une fois les premiers effets de mode passés (13, bd du Temple -III e ) . Mais c'est l'arrivée de Merci, à quelques centaines de mètres, qui a initié le mouvement d'un nouveau « spot » luxe avec son concept store caritatif, mixant dans un espace époustouflant les portants des créateurs en vogue et les stands de vaisselle écolo, coin fleuriste et cantine à people (111, bd Beaumarchais - III e ). Même designer et même esprit des lieux chez Bonton (5, bd des Filles-du-Calvaire - III e ), griffe pour enfants qui vient juste d'ouvrir une boutique XXL du parfait petit marmot, avec salon de coiffure, espace goûter, jeux, meubles, etc. Dernier arrivé, Xuly Bët (95, bd Beaumarchais - III e)- multimarque de prêt-à-porter, design, objets arty - a préféré le Paris des Grands Boulevards aux vitrines de Saint-Honoré… L'Ouest n'a plus le monopole du luxe !

THÉÂTRES: Bienvenue sur le « boulevard du rire »

Au fil des boulevards parisiens, le rire est omniprésent. Ouvertes à tous les genres, du Temple à Haussmann, de nombreuses ­salles programment comédies, pièces - dites justement « de boulevard » - et autres spectacles d'humoristes.

Théâtre Dejazet - Inauguré en 1851, tenu ensuite par la comédienne Virginie Dejazet et ses fils, il a échappé par deux fois à la destruction. Riche de 600 places, la salle alterne désormais comédies, concerts et one-man-show. ­(Sté­phane Guillon jusqu'au 1er mai). 41, bd du Temple (IIIe). Tél. : 01 48 87 52 55.

Théâtre du Gymnase - Construit en 1820, il remplit ses salles avec des succès comme Boire, fumer et conduire vite (jusqu'au 19 juin) ou L'Empiafée. 38, bd de Bonne-Nouvelle (Xe). Tél. : 01 42 46 79 79.

Jamel Comedy Club - Créé par Jamel Debbouze en 2008, ce lieu de 120 places accueille de jeunes humoristes, issus entre autres du Comedy Club. Ainsi, le comte de Bouderbala. 42, bd Bonne-Nouvelle (Xe). Tél. : 08 11 94 09 40.

Théâtre des Nouveautés - Dirigé par Denise Moreau-Chantegris, il programme surtout des pièces de boulevard ou des spectacles musicaux comme Barbara, vingt ans d'amour, de Roland Romanelli. 24, bd Poissonnière (IXe). Tél. : 01 47 70 52 76.

Théâtre des Variétés - Ouvert en 1807 à l'initiative de Marguerite Brunet, dite « La Montansier », ce théâtre se distingue aujourd'hui par une programmation éclectique, du répertoire classique de Molière (Les Fourberies de Scapin) à des pièces contemporaines (Personne n'est parfait), ou encore des spectacles jeune public (Le Chat botté débotté). 7, bd Montmartre (IIe). Tél. : 01 42 33 09 92.

Musée Grévin
Musée Grévin Crédits photo : Le Figaro

Chemin faisant… les 10 vraies bonnes haltes

Musée Jacquemart-André (158, bd Haussmann). Ouvert 365 jours par an, il donne son intérêt à cette portion chic et froide du boulevard. Cet hôtel particulier conserve le mobilier et le décor voulu par Nelie Jacquemart et Édouard André : peinture flamande, plafonds de Tiepolo, jardin d'hiver. Nicolas Sainte Fare Garnod, conservateur des lieux, n'a pas son pareil pour dénicher en Europe les collections équivalentes et les présenter dans son musée : d'où des expositions formidables, comme ce voyage dans la peinture espagnole de Greco à Dali. Si vous venez avec des enfants, demandez les livrets-jeux ! Tout au long de son parcours, le boulevard Haussmann est jalonné de cailloux gourmands.

Les Caves Augé (n° 116), magnifique magasin rétro resté dans son jus XIXe, sur lequel Marc Sibard veille avec un professionnalisme et une passion enthousiastes. Quel que soit son budget, on est sûr de repartir avec « la » bonne bouteille.

Anecdotique mais amusante, Pomze (n° 109) est une adresse pour monomaniaques de la pomme. En cidres, calvas, confitures, tartes, chutneys ou plats, le fruit défendu se permet toutes les fantaisies.

Changement de trottoir et d'arrondissement avec le Lafayette Gourmet (n° 40), plus grand foodstore de la rive droite. Une très forte concentration d'enseignes prestigieuses, de traiteurs et de bons produits de tous les continents sont autant d'invites à des festins improvisés.

Enfin, pour se reposer de la séquence shopping, le bar Lindbergh de l'Hôtel Ambassador (n° 16), récemment refait en illusion années 1930, est l'ultime halte où tout commence et tout finit.

Musée Grévin (10, bd Montmartre) . Julien Clerc vient d'y retourner, Obama y est entré, on vient en pèlerinage y voir Michael Jackson. À côté des personnages de cire, il ne faut pas manquer le Palais des Mirages, formidable attraction qui n'a pas pris une ride depuis 100 ans.

Dernier rescapé des grands cafés parisiens, le Brébant (32, bd Poissonnière) s'est refait une beauté branchouille, sous la houlette de Bourdon et Lafond, voici cinq ans. Impec pour des faims de nuit pas trop exigeantes : on y sert en continu.

« Sur les grands boulevards, y'a toujours quelque chose à voir » et notamment le dernier spot gourmand : le Musée du chocolat (28, bd Bonne-Nouvelle), ouvert en février dernier par un collectionneur belge, fondu de cacao. Didactique et ludique.

Aussi in que le Grand Rex (1, bd Poissonnière), le Murano (13, bd du Temple) fut l'un des premiers palaces contemporains à investir l'est parisien. En jouant la carte du blanc, du haut de gamme vénitien et de la qualité de la restauration (cocktails et brunchs top niveau).

À quelques dizaines de mètres de là, dans un décor délibérément kitsch, le Repaire de Cartouche (8, bd des Filles-du-Calvaire) dédie son décor rustico-naïf au célèbre brigand. Reste que la cuisine de Rodolphe Paquin émaillée de touches normandes est, elle, de haut vol.

Delaville Café
Delaville Café Crédits photo : Le Figaro

BAR BRANCHÉ : Le Delaville Café

Posé tel un îlot sur la marée ­urbaine, ce petit paradis (ex-maison close) séduit naturellement par sa terrasse surélevée, ses couleurs pop vitaminées, ses soirées endiablées et sa ravissante clientèle modeuse. « Ce qui lui confère le statut d'unique repaire branché dans le coin », comme le souligne la créatrice Anne-Valérie Hash, qui partage avec le café les salles d'un ancien restaurant. Si la styliste a investi la salle de bal, le Delaville a renoué avec la grande tradition festive. Le gratin parisien continue même de faire vivre ce lieu historique : dès potron-minet, réalisateurs et magnas du cinéma, « pubards » du coin, stylistes en vogue et ­comédiens des théâtres alentour se rassemblent autour d'un café. À 19 heures, le volume monte, la jeunesse dorée grignote son burger et se déhanche aux sons des DJ.

Delaville Café, 34, boulevard Bonne Nouvelle 75010 Paris, 01 48 24 48 09

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France : la reprise de l'économie s'accélère

Mots clés : Croissance, emplois, PIB, FRANCE, Lagarde Christine, Bouzou Nicolas, Ministère de l'Economie

Par lefigaro.fr
13/08/2010 | Mise à jour : 12:12
Réactions (234)

Crédits photo : AFP

L'économie française a enregistré une croissance de 0,6% entre avril et juin, soit trois fois plus qu'au premier trimestre. Dans la zone euro, la croissance du PIB atteint 1% sur la même période.

L'économie française a enregistré une croissance de 0,6% au deuxième trimestre après une croissance de 0,2% au premier trimestre, a annoncé vendredi la ministre de l'Economie Christine Lagarde au micro d'Europe 1. Un résultat très loin de 2,2% annoncés par l'Allemagne vendredi matin, et du 1% affiché par la zone euro dans son ensemble. La ministre de l'Economie, a par ailleurs indiqué qu'une révision de la croissance en 2011, jusqu'ici estimée par le gouvernement à 2,5%, n'était «pas l'actualité du jour». Le Fonds monétaire internationale (FMI) estime pourtant ces prévisions trop optimistes.

Ces deux trimestres consécutifs de croissance, même faible, devrait conforter le gouvernement qui prépare le budget pour 2011. «A partir du moment où il y a de la croissance économique, les recettes fiscales sont plus importantes», expliquait l'économiste Nicolas Bouzou plus tôt dans la matinée. Selon lui la croissance est une bonne nouvelle à double titre. En offrant de nouvelles entrées d'argent, elle va permettre de moins solliciter les contribuables. Ensuite, dans un pays où le taux de chômage atteint 10%, la croissance est nécessaire pour que les entreprises se remettent à créer des emplois.

Des signes de fatigue, notamment dans l'industrie

La ministre s'est d'ailleurs réjouie que l'économie française continue à créer des emplois. Pour le deuxième trimestre consécutif 35.000 emplois ont été créés après 23.900 au 1er trimestre.

«Nous avons un redressement au niveau de la consommation des ménages et puis surtout (...) la reprise de l'investissement des entreprises», a expliqué la ministre, «si la France n'enregistrait que 0,2% de croissance par trimestre aux 3ème et 4ème trimestres, la prévision de croissance du gouvernement pour l'ensemble de 2010 (+1,4%) se réaliserait», a-t-elle précisé. «L'acquis de croissance pour l'ensemble de 2010 s'établit désormais à 1,2%», confirme Alexander Law, chef économiste chez Xerfi. Il reste néanmoins prudent et continue à estimer que la croissance sur l'ensemble de l'année 2010 tournera autour de 1%, du fait des signes de fatigue montrés par l'industrie - notamment dans l'automobile qui chute de 4,7% après une croissance de 3,8 % au trimestre précédent.

La consommation des ménages reste aussi comprimée. Après une stabilité au premier trimestre cette dernière s'est un peu redressée (+0,4%).En outre, les importations en hausse (+4,2 % après +1,8 %), croissent toujours plus vite que les exportations, (+2,7 % après +4,2 %). Autant de signes qui font craindre un second semestre 2010 moins dynamique.





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Marie-Antoinette, la reine de l'écran

Mots clés : le figaro magazine, Marie-Antoinette

Par Jean Tulard
13/08/2010 | Mise à jour : 16:43
Réactions (2)
Kirsten Dunst dans le film de Sofia Coppola (2006) : l'actrice a du charme, mais c'est Versailles à la sauce Hollywood.
Kirsten Dunst dans le film de Sofia Coppola (2006) : l'actrice a du charme, mais c'est Versailles à la sauce Hollywood.

Marie-Antoinette est probablement la reine de France qui a été la plus mise en scène au cinéma.

À l'écran, Marie-Antoinette devance sans peine Anne d'Autriche, qui ne doit sa célébrité cinématographique qu'aux ferrets qu'elle eut l'imprudence d'offrir au duc de Buckingham et que d'Artagnan, si l'on en croit Dumas, alla récupérer à Londres. Pourquoi une telle fascination pour la femme de Louis XVI, inspiratrice d'une trentaine de films ? C'est qu'elle offre aux scénaristes plusieurs visages, de la princesse frivole de Versailles à la reine martyre de la Terreur.

Comme elle est séduisante, cette archiduchesse de 14 ans qui arrive à Versailles pour épouser l'héritier du trône, le 16 mai 1770. Sa fraîcheur, sa grâce, son élégance en font la reine de toutes les fêtes, de tous les bals, de toutes les extravagances. Bien vite on lui prête les passions les plus folles, dont une liaison avec le beau Fersen. Le cinéma ne pouvait ignorer une telle héroïne.

Lana Marconi dans «Si Versailles m'était conté», de Sacha Guitry (1954).
Lana Marconi dans «Si Versailles m'était conté», de Sacha Guitry (1954).

Hollywood s'empare du personnage pour raconter sa vie en 1938. La Marie-Antoinette du réalisateur Van Dyke est jouée par Norma Shearer. Décors, costumes, jeu des acteurs, tout est outré dans cette production de la Metro-Goldwyn-Mayer, alors à son apogée. Sacha Guitry reste plus mesuré dans Si Versailles m'était conté, mais les somptueux atours de Lana Marconi font encore rêver.

Ces réalisations sont dépassées, en 2006, par la Marie-Antoinette de Sofia Coppola, qui évoque la vie de Marie-Antoinette à Versailles. Tournée dans le château, l'œuvre éblouit par un déploiement de perruques, d'éventails et de pâtisseries, une symphonie de couleurs, du rose bonbon au noir crépusculaire, une musique où Rameau côtoie les rythmes modernes, le tout masquant quelques erreurs grossières et des anachronismes volontaires. Kirsten Dunst campe une Marie-Antoinette mutine et espiègle.

La politique montre déjà le nez avec l'affaire du Collier de la reine, où se trouve compromis un prince de l'Eglise, Rohan. C'est Alexandre Dumas qui fournit la trame de l'histoire de Cagliostro de Ratoff, en 1949, où Nancy Guild est Marie-Antoinette et Orson Welles, Cagliostro. Dans sa reconstitution de L'Affaire du Collier de la reine, trois ans plus tôt (Marion Dorian y est Marie-Antoinette), Marcel L'Herbier se veut plus rigoureux.

Une autre Marie-Antoinette s'impose au début de la Révolution : la princesse évaporée que ses excentricités rendaient populaire laisse la place à l'Autrichienne (ce sera le titre du film de Pierre Granier-Deferre, en 1990, avec Ute Lemper), une reine hautaine, méprisante, indifférente aux malheurs du peuple. Deux chefs-d'œuvre l'évoquent. Dans le Napoléon d'Abel Gance, en 1927, c'est une Suzanne Bianchetti altière, pleine de morgue, que l'on entrevoit lors de l'évocation du 10 août. Le rôle de la reine est plus développé dans La Marseillaise de Renoir, tournée avec le concours de la CGT, dans l'euphorie du Front populaire, en 1937. Lise Delamare, qui fit l'essentiel de sa carrière à la Comédie-Française, compose une Marie-Antoinette ennemie du peuple et imbue des privilèges de sa caste.

Dernière image de Marie-Antoinette : la veuve Capet. La prisonnière du Temple porte le bonnet blanc et le voile de deuil. Visage émacié, creusé par le chagrin, cheveux blanchis prématurément : ainsi apparaît-elle sur le tableau du musée Carnavalet attribué à Prieur. Et revoici Dumas et son chevalier de Maison-Rouge. Les projets d'évasion de la reine ont inspiré films (l'ahurissant Prince au masque rouge, de Cottafavi, avec Renée Saint-Cyr dans le rôle de Marie-Antoinette) et téléfilms (Le Chevalier de Maison-Rouge, de Claude Barma, où Annie Ducaux joue Marie-Antoinette). Ce sera finalement le jugement du tribunal révolutionnaire que suit l'exécution. Cette fin tragique est parfaitement rendue dans le film de Jean Delannoy, en 1956, sur un scénario de Philippe Erlanger qui évoque toute la vie de la reine. Michèle Morgan est impressionnante de vérité dans sa marche vers l'échafaud. L'image rappelle alors le cruel dessin de David.

Ce 16 octobre 1793, un mythe cinématographique est né.




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