lundi 8 novembre 2010

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Benoît XVI invite l'Europe à «s'ouvrir à Dieu»

Mots clés : Benoît XVI, Catholicisme, Saint Jacques de Compostelle, ESPAGNE

Par Jean-Marie Guénois
06/11/2010 | Mise à jour : 18:25
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Benoît XVI salue la foule venue l'accueillir devant la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle, en Galice, au nord de l'Espagne.
Benoît XVI salue la foule venue l'accueillir devant la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle, en Galice, au nord de l'Espagne. Crédits photo : Lavandeira Jr/AP

Le pape a consacré la première journée de son voyage en Espagne au sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle. Il est attendu à Barcelone dimanche pour consacrer la Sagrada Familia.

Très détendu et souriant, Benoît XVI, a entamé ce samedi un voyage de deux jours en Espagne. Il s'est présenté comme un «pèlerin» en accomplissant de fait le circuit des marcheurs qui entrent dans la basilique de Saint Jacques de Compostelle, sa première étape avant une seconde, dimanche, à Barcelone.

Là, une dizaine de «tiraboleiros», des membres d'une confrérie autorisés à actionner l'encensoir géant de la basilique, lui ont présenté l'objet, que le Pape a allumé, et qui fut ensuite lancé, selon le rituel des grand jours, à grandes volées, sous les voutes de la basilique. Benoît XVI qui ne connaissait pas ce sanctuaire semblait ravi d'assister à cette tradition vraiment spectaculaire.

Mais d'emblée, en ce lieu symbolique où Jean-Paul II lança, en 1982, la nouvelle évangélisation de l'Europe, son successeur a repris ce flambeau : «Comme le Serviteur de Dieu Jean-Paul II qui, de Compostelle, exhorta le Vieux Continent à redonner vigueur à ses racines chrétiennes, je voudrais moi aussi exhorter l'Espagne et l'Europe à construire leur présent et à projeter leur avenir à partir de la vérité authentique de l'homme.».

«Il est tragique que Dieu soit vu comme le rival de l'homme»

De même, dans l'après-midi, lors d'une messe en plein air devant la basilique où il a été très chaleureusement accueilli et où se tenait au premier rang le couple princier, Felipe, fils du roi d'Espagne, et son épouse la princesse Letizia, le Pape est revenu sur ce message européen. Car, s'est-il justifié, l'Eglise n'a «pas de plus grand trésor» à offrir à ses contemporains que ce «témoignage clair et courageux de l'Evangile».

Pour Benoît XVI en effet, «il est tragique qu'en Europe, surtout au XIXe siècle, se soit affirmée et ait été défendue la conviction que Dieu est le rival de l'homme et l'ennemi de sa liberté». S'adressant aux habitants de l'Europe toute entière, il leur a alors posé une série de questions dont celle-ci : «Comment se peut-il que ce qui est le plus déterminant en elle soit enfermé dans la sphère privée ou relégué dans la pénombre ? Nous les hommes nous ne pouvons vivre dans les ténèbres, sans voir la lumière du soleil. (...) Pour cela, il est nécessaire que Dieu recommence à résonner joyeusement sous le ciel de l'Europe».

Pour conclure, Benoît XVI est revenu sur l'esprit de cet appel comme s'il voulait justifier cette intervention de l'Eglise : «Permettez que je proclame depuis ce lieu la gloire de l'homme, que j'avertisse des menaces envers sa dignité par la privation de ses valeurs et de ses richesse originaires, par la marginalisation ou la mort infligée aux plus faibles et aux plus pauvres ! (…). L'Europe de la science et des technologies, l'Europe de la civilisation et de la culture, doit être en même temps l'Europe ouverte à la transcendance et à la fraternité avec les autres continents, ouverte au Dieu vivant et vrai à partir de l'homme vivant et vrai».

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