mercredi 27 janvier 2010


F,P,D Univers. En Antarctique, pêcheurs et cétacés en concurrence
Marielle Court
27/01/2010 | Mise à jour : 10:45 |

Pêche dans les eaux de l'Antarctique. Crédits photo : AFP
La pêche au casier est testée à Crozet pour empêcher les orques de dévorer les légines.

Combiner écologie et économie, c'est possible, et lorsque cela se passe dans le monde de la pêche, cela devient exemplaire. À l'autre bout du monde, dans l'océan austral, «La France dispose avec la légine de la deuxième pêcherie après le thon», explique Rollon Mouchel-Blaisot, le préfet des TAAF (terres australes et antarctiques françaises). Un poisson très prisé aux États-Unis et en Asie qui a failli disparaître dans les années 1980, pillé par les pêcheurs illégaux, fort peu soucieux du renouvellement de l'espèce autour des îles Kerguelen et dans la zone de Crozet. En outre, braconniers et pêcheurs légaux travaillaient avec des chalutiers, dont les filets attrapaient les très jeunes poissons.

Une légine. DR
Une légine. DR

Les illégaux ont été chassés en dehors des zones économiques exclusives et les pêcheurs ont été priés d'abandonner les chalutiers au profit de palangriers : des bateaux qui traînent derrière eux et sur des kilomètres des filins plombés et équipés tout au long d'hameçons. C'est alors que deux autres problèmes sont apparus : les oiseaux en voulant attraper les poissons restaient accrochés aux hameçons et se noyaient par milliers, mais également, les orques et les cachalots trouvaient d'un seul coup dans le sillage des bateaux une nourriture extrêmement facile d'accès. «Une légine peut peser jusqu'à 80 kg et mesurer 2 m 10 de long», explique Guy Duhamel directeur du département des milieux et peuplement aquatique du Muséum d'histoire naturelle, «Or les pêcheurs ne remontaient plus que des têtes», ajoute-t-il. En 2003, orques et cachalots se sont ainsi régalés de 1 200 tonnes de légines !

Résultats encourageants

Professionnels, scientifiques et représentants de l'État se sont mis autour de la table pour imaginer un système protégeant la ressource, tout en permettant aux pêcheurs de travailler et aux cétacés de revenir à un mode alimentaire classique. L'expérimentation qui vient d'être lancée consiste à remplacer les lignes de pêches par des casiers. Cette campagne baptisée «Orcasav» semble, après quelques jours, donner des résultats encourageants pouvant satisfaire pêcheurs et protecteurs de l'environnement, dans la limite d'une pêche raisonnable. «Les quotas sont de 6 000 tonnes par an sur une ressource évaluée à 150 000 tonnes», rappelle le préfet.

Un exemple de concertation efficace dont on peut se demander pourquoi il n'est pas copié dans les autres zones de pêche française, pour le thon notamment.



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