samedi 29 août 2009


F,P,D Univers.À Paris, mille chambres d'hôtes à l'horizon 2010
Mathilde Visseyrias
18/08/2009 | Mise à jour : 16:37 |

Chambre d'hôtes à Paris, près de la tour Eiffel. Crédits photo : AFP
La Mairie a créé une charte de qualité pour développer ce mode d'hébergement encore marginal dans la capitale.

Cette semaine, elle a accueilli deux jeunes venus de Kuala Lumpur. En juillet, un couple de Japonais en voyage de noces a passé quatre nuits chez elle. Depuis presque un an, Isabelle Bravo, 47 ans, a sa chambre d'hôtes, dans le IXe arrondissement de Paris. Avant, c'était le bureau de son mari, une pièce de 25 mètres carrés, dans un appartement qui en fait 160 au dernier étage avec balcon et vue sur le Sacré-Cœur. Ils ont investi environ 20 000 euros pour le transformer, installer une salle de bains et une entrée indépendante sur le palier. «J'étais secrétaire de direction, raconte-t-elle. J'ai eu envie de créer quelque chose pour moi. Je suis en train de passer autoentrepreneur, c'est le plus simple.»

En un an, Isabelle a pratiquement rentabilisé son investissement. Sa chambre est occupée 85 % du temps. Comptez 150 euros la nuit avec petit déjeuner pour deux personnes (130 euros à partir deux nuits). Le matin, elle sert le petit déjeuner, en général entre 8 heures et 10 heures. Quand les clients partent, elle fait le ménage : «Une heure et demie pour faire une chambre.»

Il y a plus de 38 000 chambres d'hôtes en France, mais seulement 500 dans la capitale. Trop de Parisiens hésiteraient encore à donner les clés de leur appartement à des inconnus. À Paris aussi, les grands appartements sont à l'ouest, alors que les gens les plus motivés sont plus souvent à l'est. Mais la formule fait de plus en plus parler d'elle et la Marie de Paris veut passer à la vitesse supérieure. Elle espère mille chambres d'hôtes d'ici à la fin 2010… soit 75 fois moins que le nombre de chambres d'hôtels dans la capitale.

De 60 à 180 euros la nuit

En 2005, la Mairie de Paris a créé la charte Hôtes Qualité Paris «qui apporte une garantie pour les hôtes comme leurs clients», selon une porte-parole du cabinet de Jean-Bernard Bros, adjoint au maire chargé du tourisme et des nouveaux médias locaux. Leurs signataires s'engagent notamment à ce que la chambre fasse au moins 10 mètres carrés et à servir le petit déjeuner à la table familiale. «Les prix varient entre 60 et 180 euros la nuit, précise la porte-parole de Jean-Bernard Bros. La grande majorité des chambres d'hôtes passent par des agences qui filtrent les appels.»

Selon elle, beaucoup ne l'ouvrent pas à l'année et louent leur chambre plutôt en fin de semaine. En règle générale, il s'agit de Parisiens se retrouvant avec une pièce libre après le départ d'enfants, et qui se décident à la louer pour toucher un revenu supplémentaire. L'été, ils ont plutôt tendance à partir en vacances.

Jusqu'en août 2007, il n'y avait aucune démarche administrative à faire pour ouvrir une chambre d'hôtes. Depuis, un décret donne une définition légale de l'activité. Il s'agit de la «fourniture groupée de la nuitée et du petit déjeuner», dans la limite de cinq chambres pouvant accueillir au plus quinze personnes. L'accueil doit être assuré par l'habitant.

Surtout, ce décret oblige à se déclarer en mairie. À Paris, pourtant, 300 propriétaires seulement l'ont fait. Jean-Bernard Bros se mobilise : «Le label vise à organiser une économie qui ne l'est pas encore, confie-t-il au Figaro. Paris, première destination mondiale du tourisme, se doit d'être à la hauteur. Les propriétaires des chambres d'hôtes ont intérêt à faire cette activité en toute transparence.» Les propriétaires de chambres d'hôtes sont imposables sur les revenus générés par la location de leurs chambres avec un abattement de 68 %.

«À Paris, la plupart d'entre eux se contentent de déclarer leurs revenus additionnels au fisc, déclare Chantal Goldstein, présidente des Parisiens associés, une association qui pilote la charte Hôtes Qualité Paris en partenariat de la Mairie de Paris. Nous les encourageons à se renseigner sur le statut d'autoentrepreneur qui clarifie la question du paiement des charges sociales. Mais ce statut n'est pas obligatoire.»

Dans le Marais, par exemple, Jean-Luc Marchand a créé en juillet 2008 une EURL pour sa nouvelle «petite entreprise». En 2007, cet ancien banquier de chez JPMorgan a décidé de se reconvertir. Il a aujourd'hui trois chambres d'hôtes et un studio. «Le plus dur a été de trouver un banquier qui me fasse confiance», déclare-t-il. Il a finalement racheté 100 mètres dans son immeuble, entièrement financés par emprunt. Son site Internet est consulté plus de 5 000 fois par mois. Il a déjà accueilli plus quarante nationalités. Chez lui, c'est complet tout l'été.


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