mardi 19 mai 2009

F,P,D Univers.- Martin Scorsese, sauveur des chefs-d'œuvre oubliés
O. D.
15/05/2009 | Mise à jour : 21:21 |

Le réalisateur présente la version enfin restaurée du chef-d'œuvre «Les Chaussons rouges» de Michael Powell.

À peine a-t-il franchi la porte de la salle de conférence de presse du Grand Palais que les crépitements photographiques assaillent Martin Scorsese.

Un reporter du Times l'interpelle à propos de Sinatra. Scorsese se braque d'emblée : «Je ne veux rien vous dire de ce nouveau projet. Nous ne sommes pas ici pour parler de ça. Sachez simplement que je prépare ce film depuis très longtemps.»

On sent que le réalisateur de Raging Bull n'a rien perdu de sa pugnacité ; et c'est tant mieux, étant donné qu'il vient d'achever l'adaptation d'un roman noir, très violent, de Dennis Lehane, Shutter Island, avec Leonardo DiCaprio (sortie prévue fin 2009).

Un combat «sans fin»

En réalité, si Scorsese est présent cette année, c'est qu'il préside la section Cannes Classics, créée en 2004. En tant que président d'honneur de la World Cinema Foundation, il mène un combat «sans fin», comme il le précise lui-même, destiné à retrouver puis restaurer des films anciens de tous pays, qu'ils soient devenus des classiques ou non, dans le cadre de leur ressortie en salle ou en DVD.

Ce soir, Martin Scorsese présente le chef-d'œuvre de Michael Powell et Emeric Pressburger, Les Chaussons rouges ( 1948). «J'ai vu ce film pour la première fois en noir et blanc entrecoupé de publicités, à la télévision quand j'avais 9 ans, confie-t-il. Il a beaucoup compté dans ma vie et dans celles de nombreux cinéastes actuels. Brian de Palma, par exemple, a décidé de faire du cinéma après avoir vu Les Chaussons rouges… Dans Tetro de Coppola, un des personnages déclare également qu'il faut avoir vu ce film avant de mourir ! Amusant, non ?» D'autres films restaurés seront montrés tout au long du festival et notamment L'Enfer, le mythique film inachevé - car interrompu - d'Henri-Georges Clouzot (1964), avec Romy Schneider et Serge Reggiani.


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