mardi 6 juillet 2010

F,P,D Univers."Ideas del hombre y más .......".

Le Festival d'Avignon cultive ses manies

La Cour d'honneur du Palais des papes (© Christophe Raynaud de Lage)
La Cour d'honneur du Palais des papes (© Christophe Raynaud de Lage)

La grand-messe du théâtre commence demain par le spectacle. Questions sur un festival qui, chaque année, fait couler beaucoup d'encre.

C'est le festival de théâtre le plus célèbre du monde. Il ne joue pourtant pas la carte de la facilité et du grand public au risque, bien souvent, de paraître élitiste. Mais ses deux directeurs, Vincent Baudriller et Hortense Archambault, ne comptent pas changer de cap.

Qui décide de la programmation?

Les deux directeurs, Vincent Baudriller et Hortense Archambault, nommés par Renaud Donnedieu de Vabres, ex-ministre de la Culture, comme successeurs de Bernard Faivre-d'Arcier en 2004, ont, en fait, carte blanche. Leur mandat de quatre ans a été renouvelé jusqu'en 2011. Leur mission? « Développer un projet fondé notamment sur la présence d'un artiste associé », afin d'apporter une « tonalité différente à chaque édition du festival». Cette année, les deux directeurs ont choisi deux artistes peu connus du public:le metteur en scène suisse allemand Christoph Marthaler, 59 ans, et l'écrivain français Olivier Cadiot, 54 ans. Ils se sont rencontrés pour la première fois il y a deux ans dans la perspective de leur collaboration. «Au départ, reconnaît Vincent Baudriller, c'était la carpe et le lapin. Christoph Marthaler s'exprime peu contrairement à Olivier Cadiot. Maintenant leur amitié dépasse le projet, Ils n'ont aucune responsabilité dans la programmation, même si, en choisissant Marthaler et Cadiot, je savais que la part de la danse serait importante.»

La programmation n'est-elle pas élitiste?

«Le cœur de notre travail est de s'adresser à la curiosité du public», rétorque Vincent Baudriller. Très européenne, elle présente des œuvres d'auteurs et de metteurs en scène surtout connus des familiers du théâtre. À commencer par le spectacle d'ouverture, demain dans la Cour d'honneur:Papperlapapp, (qu'on pourrait traduire par bla-bla-bla…). É crit et mis en scène par Christoph Marthaler, il s'inspire de l'histoire du Palais des papes. Le reste de la programmation peut sembler « difficile ». Il est parfois nécessaire de lire la note d'intention du metteur en scène pour apprécier le spectacle. Il n'y a plus de «grandes soirées » comme le déplorent les habitués qui se souviennent de Richard II, La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux, du Prince de Hombourg… Fini le temps de Jean Vilar:il n'y a que deux pièces du répertoire à l'affiche de cette 64e édition.

La danse ne prend-elle pas le pas sur le théâtre?

Cette année, le festival onze spectacles de danse sur trente-huit au total. «Jean Vilar a fait entrer la danse dès 1966 avec Maurice Béjart, se défend Vincent Baudriller. Elle est indissociable du festival. Cette année, de grands artistes sont présents:Anne Teresa, De Keersmaeker, Josef Nadj, Faustin Linyekula… »

Pourquoi confier Richard II de Shakespeare, moment fort du festival, à Jean-Baptiste Sastre, metteur en scène controversé?

«J'aime la liberté que l'artiste instaure sur le plateau, dit Vincent Baudrier, il a la confiance de Denis Podalydès qui a déjà joué sous sa direction Un chapeau de paille d'Italie. Richard II a été créée ici par Jean Vilar en 1947 et donnée en 1983 par Ariane Mnouchkine. Il ne peut que passionner le public mais il y a une prise de risque, j'en conviens.»

Le public est-il vraiment accessible à tous ?

La jauge a été réduite au fil des ans. Le festival dispose seulement de 120.000 places, 70.000 ont été vendues en trois jours. Il y a également des manifestations gratuites (lectures, cinéma, concert du 14 Juillet, etc.). Selon Vincent Baudriller, le taux de fréquentation des salles est supérieur à 90%. «On manque de places pour satisfaire toute la demande qui se concentre entre le 15 et le 21 juillet, souligne-t-il, mais nous ne disposons pas de moyens financiers suffisants pour faire un festival plus important. Ainsi, cette année, faute de moyens, nous n'avons pu ouvrir la carrière Boulbon, l'un des lieux qui coûte le plus cher.» Le public qui veut absolument assister à un spectacle du « In » peut faire le pied de grue devant les guichets jusqu'à la dernière minute en espérant des désistements.

Loc. : www.festival-avignon.com

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