Les ambitions du Grand Palais
Mots clés : grand palais, travaux, culture, PARIS, Jean-Paul Cluzel, Frédéric Mitterrand
Par Claire Bommelaer22/04/2010 | Mise à jour : 09:13 Réactions (8)
Crédits photo : Le Figaro
Son président, Jean Cluzel, estime qu'il faudrait 236 millions d'euros pour faire de ce bâtiment parisien un véritable centre d'art et de culture.
Ces jours-ci, l'immense nef du Grand Palais, lieu centenaire à l'exceptionnelle architecture de verre et d'acier, est vide. Comme la moitié de l'année, d'ailleurs. Idéalement placé près des Champs-Élysées, le Grand Palais ne tourne pas à plein régime, loin de là. Et c'est en partie pour mettre fin à ces périodes où il ne se passe rien que le président du Grand Palais a présenté, mardi, un lourd plan de rénovation, qui prendrait fin en 2017.
Rationalisation de la circulation du public, ouverture de salons fermés pour cause de sécurité, implantation de boutiques et de restaurants, mise aux normes de la climatisation, ouvertures de grandes baies vitrées… Jean-Paul Cluzel estime qu'il peut, si l'État lui donne le feu vert et les moyens, doubler la capacité d'accueil du public, augmenter de 30% les surfaces accessibles aux visiteurs, ouvrir le Grand Palais pratiquement douze mois par an et proposer six expositions annuelles. Pour ce faire, un nouvel établissement public serait créé, qui réunirait le Grand Palais et la Réunion des musées nationaux, laquelle gère les galeries attenantes à la nef.
Construit pour l'Exposition universelle de 1900, au départ spécialisé dans les salons d'art, le Grand Palais a, en effet, besoin d'un sérieux coup de frais. Après douze années de fermeture, due à une spectaculaire chute de rivets, l'ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres s'était attaqué une première fois à sa rénovation. À partir de 2001, une partie du bâtiment avait été magnifiquement restaurée.
Événements sans vraie suite logique
Aujourd'hui, les deux quadriges de Georges Récipon, L'Harmonie triomphant de la Discorde et L'Immortalité devançant le Temps, gardent chacun un bout du Palais, les morceaux de toiture ne tombent plus et l'événementiel a largement repris ses droits. Mais faute d'argent, les choses n'avaient pas été jusqu'au bout. Des espaces immenses sont encore fermés, il y fait toujours chaud l'été, horriblement froid l'hiver. Se restaurer est impossible, et les commodités sont rudimentaires. La programmation du lieu s'en ressent : la nef du Grand Palais vit sur la location de son espace et on voit se succéder des événements -La Force de l'art, les concerts de Prince, le Saut Hermès, Monumenta- sans vraie suite logique. Dans les galeries nationales, la RMN organise, de son côté, des expositions réussies, comme «Picasso et les maîtres», Warhol ou Turner. Mais il faut, selon Jean-Paul Cluzel, trouver une «ligne éditoriale» à ce lieu parfois «perçu comme un garage».
À la demande de Nicolas Sarkozy, qui veut faire de Paris «la capitale des arts», Jean-Paul Cluzel a donc dressé une liste de propositions pour faire du Grand Palais un «lieu de vie» culturel. Mais son plan de travaux coûterait très cher, environ 236 millions d'euros (HT). Conscient que les finances publiques sont au moins autant en mauvais état que sa toiture, Jean-Paul Cluzel a fait travailler un «consultant indépendant» sur son plan financier. D'où la proposition de recourir à un emprunt sur 30 ans, remboursable grâce aux ressources dégagées par le nouveau projet, et qui représenterait la moitié de l'investissement. «Ces préconisations sont toutes intéressantes et restent à être mises en œuvre», a d'ailleurs commenté, prudent, Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture.
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