Vienne, la ville aux deux visages
Mots clés : Vienne, Microscope, Week-end, VIENNE
Par Philippe Viguie-Desplaces23/09/2010 | Mise à jour : 14:54 Réactions (2)
Stephansdom 1, Stephansplatz Die Baugeschichte der Dom- und Metropolitankirche St. Stephan beginnt im 12. (Ph : DR)
Exit les Sissi en porcelaine et les Mozart en sucre : Vienne devient branchée, audacieuse et innovante. Expos, tables tendance, hôtels design… La ville s'impose enfin comme une destination dans le vent.
Rétrospective Frida Kahlo. L'artiste mexicaine décédée en 1954 est, depuis le 1er septembre, à l'affiche du Kunstforum de Vienne. Cinquante tableaux et 90 dessins, complétés par une centaine de photos, rendent cette rétrospective d'autant plus intéressante que les expositions consacrées à l'épouse de Diego Rivera sont rares. La majorité des tableaux présentés proviennent de collections privées américaines. Son premier autoportrait, maniériste, dont Picasso aimait tant le regard, trône dans la nef principale, où l'on trouve deux autres œuvres exceptionnelles : le seul dessin évoquant son accident de tramway à dix-huit ans, et sa première peinture, un paysage urbain dessiné de sa chambre d'hôpital. Dans une autre salle, une œuvre inédite, retrouvée au fond d'une poubelle : la dernière - colorée et confuse - qu'elle ait peinte quelques jours avant sa mort. Au centre de l'exposition, à l'abri d'une vitrine comme dans un linceul, deux robes de Frida Kahlo et, plus loin, une vingtaine d'autoportraits aux étonnantes compositions. La scénographie très épurée réussit à rendre cette présentation très émouvante, au plus près de l'existence de cette femme passionnée, tiraillée entre la douleur de vivre et la joie de créer.
Kunstforum, Freyung, 8. Jusqu'au 5 décembre. www.bankaustria-kunstforum.at
Manfred Thumberger
Le retour du portrait de Wally. Wally Neuzil fut la compagne d'Egon Schiele, qui fit d'elle un célèbre portrait. Le tableau exposé à Vienne, prêté à l'occasion d'une exposition au MoMa de New York, fut confisqué par la justice américaine, car autrefois propriété d'une famille juive spoliée. Après des années de lutte, le grand collectionneur autrichien Rudolph Léopold réussit, contre 19 millions de dollars, à faire revenir Wally au pays… Il est donc à nouveau exposé depuis quelques jours, à côté de l'autoportrait mythique d'Egon Schiele, sur les cimaises du Musée Léopold. Partout dans la ville des affiches « Welcome Wally » fleurissent, soulignant l'aspect symbolique de cette restitution, dénouement d'une affaire qui passionna l'Autriche. L'occasion de redécouvrir le Musée Léopold, dont l'architecture contemporaine abrite la plus belle collection au monde d'œuvres d'Egon Schiele, mais aussi de superbes toiles de Gustav Klimt.
MuseumsQuartier, Museumsplatz 1. www.leopoldmuseum.org
Le mariage de Napoléon. Pour le bicentenaire des noces de l'archiduchesse Marie-Louise avec l'Empereur (que les Autrichiens ne portent pas toujours dans leur cœur), le palais de Schönbrunn a fait l'effort d'une petite exposition qui vaut surtout pour le lieu où elle se déroule : l'ancien garage impérial (Wagenburg). On y voit toutes les voitures utilisées par la cour, dont le fameux char funéraire, rococo délirant, qui transporta la dépouille de Zita, dernière impératrice, en 1989. L'exposition sur Napoléon présente quelques tableaux et uniformes mais aussi, pièce plus rare, la voiture d'enfant de l'Aiglon.
Wagenburg, Palais de Schönbrunn, Schönbrunner Schlossstrasse, 47. Jusqu'au 31 décembre 2010. www.khm.at
Le Motto am Fluss Café. (Ph: Marianne Greber)
Tables émergentes. Dans le nouveau quartier du canal du Danube s'ouvrira avant la fin de l'année un Sofitel signé Jean Nouvel. Deux restaurants l'ont précédé sur les berges : Motto am Fluss, café branché avec DJ résident et restaurant design. Cuisine gastronomique, exclusivement bio (Comptez 50 €. Franz-Josefs-Kai/Schwedenplatz. Tél. : 01 252 55 10). Le second, Holy Moly, a été aménagé dans un ancien bateau par l'un des plus grands chefs viennois : Christian Petz. Carpaccio de joue de bœuf et de calamars ou veau braisé aux cèpes sont au menu à 24 € (Donaukanallände Höhe Biberstr. Tél. : 01 513 07 50). Autre quartier dans le vent : le Naschmarkt, derrière le pavillon de la Sécession. Autour du marché en enfilade, une vingtaine de bistrots proposent une cuisine typiquement autrichienne entre 10 et 20 €, comme Deli (stand 421-436, fermé le samedi soir et dimanche). Le Café Central, jadis fréquenté par Freud, offre la meilleure escalope viennoise (panée) de la ville (18,50 €. Herrengasse, 14. Tél. : 01 533 37 63).
Le Grand Hotel Wien. Témoin des fastes de l'empire austro-hongrois, l'établissement souffle ses 140 bougies. Johann Strauss s'y produisit pour le 50e anniversaire… Sa façade monumentale, dotée d'une superbe marquise Art nouveau, en fait l'un des plus beaux palais du Ring, fameux boulevard circulaire ouvert par François-Joseph. À deux pas de l'Opéra et du fameux Graben, labélisé Leading Hotel of the World, le Grand Hôtel Wien est un concentré de grandeur. Entièrement rénovées, les chambres sont vastes et merveilleusement bien équipées. Clin d'œil à la modernité : un des trois restaurants de l'hôtel est un bar à sushis branché, très fréquenté par la jeunesse viennoise !
Grand Hotel Wien, Kaerntner Ring, 9. Chambre à partir de 200 €. Rés. : 00 800 28 88 82 et www.lhw.com
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