jeudi 17 juin 2010

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Tati nostalgie

Mots clés : Sylvain Chomet, L'Illusionniste, Jacques Tati

Par Olivier Delcroix
16/06/2010 | Mise à jour : 17:38
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L'intrigue met en scène un artiste de music-hall vieillissant.
L'intrigue met en scène un artiste de music-hall vieillissant.

Avec L'Illusionniste, Sylvain Chomet ressuscite à merveille l'esprit du créateur de M. Hulot.

Après Les Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet s'attaque bille en tête, avec toute sa passion et sa créativité, aux pérégrinations d'un ­artiste de music-hall vieillissant, contraint de s'exiler en Angleterre pour survivre. L'intrigue de son nouveau film d'animation, L'Illusionniste, se situe à la fin des années 1950. Les acrobates, jongleurs, ventriloques et autres trapézistes se retrouvent soudainement démodés par l'arrivée du rock'n'roll et de ses cohortes de groupes hystériques, nouvelles idoles des jeunes.

Avec ses colombes, son haut-de-forme, ses mouchoirs multicolores et son lapin grassouillet (méchant comme une teigne), l'illusionniste s'éloigne des salles parisiennes et écume les petites salles de seconde zone, voire le pub d'un village de la côte ouest écossaise où il fait la connaissance d'Alice, petite Galloise qui croit dur comme fer à ses tours de magie.

Élégance quasi poétique

On l'aura compris, l'illusionniste, c'est Jacques Tati lui-même, ressuscité par la grâce de l'animation de Sylvain Chomet. «Au début, la présence de Tati dans le film m'a un peu fait peur, confesse le réalisateur. En même temps, le script inédit que m'avait confié sa fille ne mettait pas en scène directement M. Hulot, mais plutôt Jacques Tati dans une histoire intime entre une jeune fille et un vieux prestidigitateur sur le déclin.»

Tout commence en 2003, lorsque Sylvain Chomet souhaite rendre hommage à Jacques Tati dans Les Triplettes de Belleville. Sa fille, Sophie Tatischeff, apprécie tellement son travail qu'elle donne d'emblée son feu vert. Elle mentionne aussi l'existence d'un scénario, «Film Tati no 4», jamais tourné par son père car jugé «trop sérieux». Tombé amoureux du ­sujet, Sylvain Chomet n'effectue qu'un changement en transposant l'histoire de Prague à Édimbourg.

Baignant dans une mélancolie certaine, ce film d'animation nostalgique créé à l'ancienne a surtout le mérite de faire renaître la silhouette de Jacques Tati. Il traverse le film avec une élégance quasi poétique et cette légère raideur comique qui l'a rendue inoubliable. Un tour de passe-passe dont Sylvain Chomet peut être fier.

La bande-annonce :

SERVICE

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