Le Royal Mansour, pépite de Marrakech
Mots clés : Royal Mansour, Marrakech, hôtel
Par Jean-Pierre Chanial08/06/2010 | Mise à jour : 15:34 Réactions (3)
L'aménagement et la décoration des espaces communs et des 53 riads qui composent l'hôtel ont été confiés aux meilleurs artisans du royaume. (Photos Richard Bryant/arcaid.co.uk/DR)
Imaginé comme une médina traditionnelle, le palace a ouvert le 1er juin, en toute discrétion. C'est une merveille. En particulier grâce au travail des artisans marocains. Le Figaro l'a visité en exclusivité.
L'aménagement et la décoration des espaces communs et des 53 riads qui composent l'hôtel ont été confiés aux meilleurs artisans du royaume.
(Envoyé spécial à Marrakech)
Un domaine de 3,5 hectares cerné de remparts avec, à l'intérieur, un hôtel de 53 riads (chaque client le sien). Le Royal Mansour renoue avec l'essence même de Marrakech:la cité initiale. Capitale du Sud marocain aux manières impériales, la ville (1,5 million d'habitants) a en effet prospéré à partir de sa médina, entièrement close de remparts percés de portes monumentales qu'on refermait avec la nuit pour assurer la quiétude des riads, ces maisons traditionnelles construites autour d'une cour et qui, sur trois étages, abritent une famille au grand complet. Exactement ce que le palace entend recréer…
Lorsque la maison aura peaufiné son style, que cette médina 5 étoiles sera enrichie d'une allée marchande (boutiques de grand luxe) et de terrasses au milieu des jardins, elle s'imposera comme une référence de la planète hôtellerie. C'est l'ambition de ses concepteurs marocains : faire du Royal Mansour un label qui brillera dans chaque ville impériale, Fès (ouverture en 2013), Meknès, Rabat… Marrakech ouvre la voie. Elle est royale.
Dès 2005, le Royal Mansour a lancé son chantier sur 3,5 hectares, situé cinq minutes à pied de l'immense place Djema'a el-Fna, le centre vibrant de Marrakech. Il se murmure que l'instigateur de ce projet hors normes n'est autre que le palais royal, soucieux de donner à la ville la pépite hôtelière qui lui revient. Le coût de l'opération est évidemment un secret d'État.
L'idée, tellement évidente pourtant, mit longtemps à s'imposer:construire un hôtel médina, retrouver la vertu initiale qui fit grandir Marrakech. Soit un ensemble de riads indépendants séparés de venelles fleuries qu'enchante la fontaine ou le filet d'eau claire. Tous s'élèvent sur trois niveaux avec un salon d'entrée, un jardinet privé, une chambre (certains en ont deux, d'autres, trois) avec salle de bains de marbre somptueuse et une terrasse avec petite piscine. Le tout, entièrement clos d'une muraille garantissant l'intimité (et la sécurité) des résidents.
Déluge de créativité
Mais le vrai génie du lieu est d'avoir fait appel à l'élite des artisans du royaume. De Marrakech, mais aussi de Fès, d'Essaouira ou de Meknès. Dans les parties communes comme dans les habitations, ils ont donné le meilleur de leur savoir-faire. Et c'est exceptionnel.
Peintures (tadelakts) soyeuses, céramiques (zelliges) délicates, plafonds sculptés, marbres noirs, blancs, ocre, bleus ou verts, ferronneries de dentelle, cuirs tendus, certains brodés comme l'aurait fait un maître de haute couture, suspensions de cristal, voiles légers, marqueterie miniature… Déluge omniprésent de créativité et de savoir-faire. Exemples:le bar au plafond blanc tressé de feuilles d'or, le spa de marbre immaculé, les lanternes et les tables de maillechort si délicatement ouvragé… Rien n'a été compté et le maître des lieux, Jean-Pierre Chaumard (ex-Royal Palm à l'île Maurice), ne boude pas son plaisir:«Nous inventons l'hôtel unique, vraie vitrine des talents marocains : accueil, artisanat, service, gastronomie… Chaque jour, nous relevons le défi.» En ajoutant les cuisines confiées à Yannick Alleno, 3-étoiles à Paris, le linge griffé, comme la vaisselle, les couverts ou la verrerie, les écrans plats, la cave à cigares, les très grands crus bordelais, le service assuré en gants blancs…
Exception ne rime cependant pas toujours avec perfection. Ouvert le 1er juin avec une discrétion proche du silence absolu, le Royal Mansour pèche encore par quelques hésitations de service. Standing oblige, les solutions seront trouvées. «Vite, très vite», promet le directeur. Certains s'étonnent quand même de tarifs (à partir de 1 500 € la nuit) deux fois plus élevés que ceux qu'affiche la concurrence. «Mais justement, le Royal Mansour n'a pas de concurrents…» , rétorque tout sourire Jean-Pierre Chaumard.
"Ideas del hombre y más .......".
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