vendredi 4 juin 2010

F,P,D Univers.

La musique classique joue sa partition sur grand écran

Mots clés : musique, film, concert, FRANCE, Radu Mihaileanu, Tchaïkovski, Carlos Saura, René Féret, Yann Ollivier, UNIVERSAL CORPORATION, NAïve

Par Thierry HILLERITEAU, Lena Lutaud
27/05/2010 | Mise à jour : 10:26
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Avec 1,9 million d'entrées en salle, 99 000 DVD, 11 300 Blu-ray et  45 000 CD vendus pour la bande originale (Columbia), le Concert un  triomphe. (crédits photo : EuropaCorp Distribution)
Avec 1,9 million d'entrées en salle, 99 000 DVD, 11 300 Blu-ray et 45 000 CD vendus pour la bande originale (Columbia), le Concert un triomphe. (crédits photo : EuropaCorp Distribution)

Grâce au Concert, Tchaïkovski est devenu une vraie star du disque. Il rejoint Wagner, Mozart et Strauss dans le club des compositeurs popularisés par le cinéma.

En 2010, impossible d'échapper à Chopin, dont on célèbre le bicentenaire. C'est pourtant un autre compositeur qui caracole en tête des ventes : Tchaïkovski. Le musicien russe connaît une année extraordinaire, ­grâce au film de Radu Mihaileanu, Le Concert, dont la scène finale est portée par son Concerto pour violon. Avec 1,9 million d'entrées en salle, 99 000 DVD, 11 300 Blu-ray et 45 000 CD vendus pour la bande originale (Columbia), le film produit par Alain Attal est un triomphe. L'émotion véhiculée par Tchaïkovski transcende les générations et parle à tous les milieux.

Aujourd'hui encore,Le Concertse vend à raison de 4 000 DVD par semaine ! Jamais Tchaïkovski n'a été aussi réclamé. «Nous voyons défiler quantité de gens qui nous réclament la version intégrale de son concerto. Nous nous sommes retrouvés en rupture de stock !» témoigne Anne-Marie Robert, spécialiste du classique à la Fnac. «Le Concert a dynamisé l'ensemble de la discographie du compositeur, chez plusieurs éditeurs, constate Yann Ollivier, directeur d'Universal Classique et Jazz. L'effet ne s'est pas focalisé sur un seul disque. Un tel phénomène est très rare.» L'impact sur les versions légendaires au catalogue d'Universal, comme celles des violonistes Nathan Milstein et Anne-Sophie Mutter, a été direct. «On a même vu des enregistrements pirates de Tchaïkovski fleurir dans des petites boutiques en banlieue », s'amuse le compositeur Armand Amar, en charge de la bande originale du film. En at­tendant le biopic de Stephen Fry sur Haendel promis pour 2011, deux films autour de Mozart se bousculent ce mois-ci dans les salles : Nannerl, la sœur de Mozart, de René Féret, et Don Giovanni, naissance d'un opéra , de Carlos Saura. En feront-ils autant pour le compositeur viennois que Le Concert pour Tchaïkovski ? Pas si sûr. Entre le septième art et la musique classique, c'est une longue histoire dont les rebondissements sont difficiles à prévoir.

Sortir de l'ombre

«L'engouement pour un compositeur est intrinsèquement lié au succès du film, explique Didier Martin, patron de Naïve Classique. Deux minutes de musique classique dans un film ultrapopulaire ont mille fois plus de chances de relancer les ventes du compositeur, qu'un film qui lui est intégralement consacré mais ne marche pas en salle. Maintenant, si la musique fait partie intégrante du scénario comme avec Le Concert, et que le film est un succès, c'est l'idéal.» La maison de disques Naïve est bien placée pour le savoir : elle distribue la musique de deux des plus gros succès cinématographiques français traitant de musique classique : Tous les matins du monde d'Alain Corneau, sorti en 1991, et Farinelli de Gérard Corbiau, sorti en 1994. Le premier a «rendu populaire le répertoire ultraconfidentiel de la viole de gambe», confirme Anne-Marie Robert, de la Fnac. Depuis, le baroque a la cote au cinéma, même dans des comédies telles que Mon beau-père et moi (Ben Stiller, Robert De Niro) et Bridget Jones (Renée Zellweger). Farinelli, dont on s'arrache encore la musique «jusqu'en Corée», selon Didier Martin, de Naïve, a déclenché une vague de réappropriation des airs pour castrats qui ne s'est toujours pas démentie. Témoin le dernier album, Sacrificium, de la diva Cecilia Bartoli.

Le classique a su tirer profit de son utilisation au cinéma dans tous les genres : dessin animé, comédie, science-fiction, film de guerre, en passant par le cinéma d'auteur. Dans tous les cas, cette utilisation «réussie» est le fait de grands cinéastes, qui utilisent tel ou tel morceau à bon escient, pour soutenir une scène très forte. Généralement, comme Stanley Kubrick, Woody Allen et Michel Deville, ils sont aussi mélomanes.

La force du cinéma est telle que les maisons de disques guettent les films en préparation. Mais elles restent vigilantes sur la qualité des longs-métrages. Après visionnage, Naïve -dont le catalogue est porté par une intégrale de l'œuvre de Vivaldi- a refusé de s'associer à Vivaldi, un prince à Venise, biopic de Jean-Louis Guillermou. Avec moins de 30 000 entrées, le film est le plus grand échec de 2007.

Pour les musiciens qui interprètent la musique de ces films, c'est l'occasion de sortir de l'ombre. La notoriété de Jordi Savall a explosé depuis Tous les matins du monde. Sarah Nemtanu, qui interprète la musique du Concert et dont le premier album solo paraîtra le 1er juin, est déjà labellisée «Attention Talent» à la Fnac.

"Ideas del hombre y más .......".

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