Robin McKelle: «J'adore décomposer»
Mots clés : Robin McKelle, Bataclan, Mess Around
Par Annie Grandjanin08/04/2010 | Mise à jour : 11:44 Réagir
Après deux albums jazz, la chanteuse américaine amorce, avec Mess Around, un virage soul et rhythm and blues. Un disque audacieux dans lequel elle revisite - entre deux compositions personnelles - des titres de Leonard Cohen, des Bee Gees et de Lennon et McCarney.
LE FIGAROSCOPE - Cet album, vous en rêviez depuis longtemps ?
ROBIN McKELLE. - Mon premier disque de jazz (Introducing Robin McKelle) a été un succès, et le deuxième (Modern Antique), sa suite logique. J'ai attendu le troisième pour faire quelque chose qui me correspondait davantage. Je ne voulais pas avoir l'étiquette de chanteuse de jazz toute ma vie. On m'a parfois comparée à Ella Fitzgerald… C'est un immense honneur, mais ça fait peur et c'est bien trop lourd à porter.
Pourquoi avoir choisi un titre des Bee Gees (I Can't See Nobody), lesquels ne sont pas vraiment des représentants du rhythm'n'blues ?
En fait, j'ai complètement craqué en entendant cette chanson, interprétée par Nina Simone et j'ai découvert que ce sont les Bee Gees qui l'ont écrite ! Elle a été complètement réarrangée par Fred Wesley. Ce que j'aime par-dessus tout, c'est « décomposer » ! C'est aussi ce qui me séduit dans le jazz : cette liberté d'improviser en traversant les genres.
Leonard Cohen a-t-il écouté votre version de Everybody Knows ?
Je ne sais pas. Nous la lui avons envoyée, mais je n'ai pas de nouvelles. Peut-être a-t-il envie de me tuer !
Vous avez écrit Angel après le 11 Septembre. Étiez-vous à New York à ce moment-là ?
Non. J'étais à Los Angeles, seule, sans ma famille. Ma manière de gérer cette tragédie a été d'écrire ce morceau, d'où son côté sombre. À l'époque, je travaillais comme choriste et nous devions partir en tournée. Tout a été annulé et je suis retournée travailler comme vendeuse dans un magasin d'accessoires pour salles de bains.
Vous avez déclaré que vous assumiez enfin de ne pas avoir le même répertoire que Diana Krall et Norah Jones. Pourquoi ?
C'est grâce à elles que j'ai pu avoir du succès, car elles ont rendu le jazz plus accessible. Mais je suis heureuse de m'exprimer aujourd'hui en puisant dans toutes les influences musicales qui m'ont nourrie.
Arrangeur d'exception
Surnommé « The Funkiest Trombone Player Ever », Fred Wesley a superbement arrangé deux des titres de l'album : I Can't See Nobody, des frères Robin et Barry Gibb (Bee Gees) et Lonely Avenue de Doc Pomus. Celui qui, après avoir joué au sein du Count Basie Orchestra, fut durant une quinzaine d'années le tromboniste et directeur musical de James Brown. Membre du fameux JB's Horns avec Maceo Parker et Pee Wee Ellis, il a aussi composé quelques standards de la soul pour le Godfather, comme Gimme Some More, Same Beat, Pass the Peas…
Robin McKelle - Bei Mir Bist Du Schon
Robin McKelle, Bataclan, 50, bd Voltaire (XIe). Date : le 14 avril, à 20 heures. Tél. : 01 43 14 35 35. Place : 39,30 €.
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