Les destins croisés des portes papillon
Mots clés : voiture, mercedes, auto, MEXIQUE
Par Jacques Chevalier15/04/2010 | Mise à jour : 15:00 Réactions (3)
La mythique Gullwing 300 SL et sa descendante, la SLS AMG, faisant étape dans une rue colorée d'un village mexicain.
MERCEDES - Victorieuse de la célèbre Panamericana au Mexique en 1952, la Gullwing 300 SL passe le témoin, cinquante-huit ans plus tard, au SLS AMG, qui compte bien s'illustrer à son tour, en course comme auprès des clients.
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Envoyé spécial à Oaxaca (Mexique)
La France a les 24 Heures du Mans et son Rallye de Monte-Carlo, l'Italie, ses Mille Miglia et le Mexique sa Panamericana. La course, dont ce n'est plus que la version historique à la façon du Tour Auto chez nous, aura lieu au mois d'octobre prochain. Mais Mercedes a devancé l'appel de l'aventure pour, cinquante-huit ans après, se souvenir du doublé des 300 SL portes papillon dans une épreuve devenue mythique. À cela une bonne raison, le coupé SLS AMG qu'elle lance dans les prochaines semaines s'inspire étroitement de la philosophie de l'ancêtre et de ses deux portes relevables en ailes de mouette. Le passage de témoin revêt donc une importance capitale car, à la façon des Mini, Fiat 500 ou Porsche 911, la marque à l'étoile aimerait voir rejaillir beaucoup du prestige de la Gullwing sur la dernière née.
C'est ainsi que nous sommes retrouvés à Oaxaca, jolie ville coloniale au plan tracé au cordeau et capitale d'une région où les vestiges antiques et les Indiens zapotèques ont laissé leur marque. Sur la transversale qui conduit au nord sur plus de 3 000 kilomètres, elle figure comme une importante étape de la Carrera Panamericana. Course de vitesse organisée à l'origine pour la première fois en 1950 afin de célébrer l'achèvement de la liaison conduisant de Ciudad Juarez, à la frontière texane d'El Paso, jusqu'à El Ocotal, au sud, à la frontière du Guatemala. Voulue par la présidence, l'épreuve allait voir les Mercedes réaliser des moyennes de plus de 170 km/h lors de leur unique participation.
Course des cimes
Spectateurs imprudents ou pilotes maladroits, les accidents se multiplièrent à tel point que les autorités mirent fin en 1955 à cette épreuve. Disputée sur routes ouvertes, elle s'étalait sur une petite semaine et huit étapes harassantes, conduisant des hauts plateaux, à 1 200 mètres, jusqu'à des cols à plus de 3 000 mètres. Dans ce cadre magique où se défièrent gros cubes américains et fines sportives européennes, les Mercedes eurent leur heure de gloire durant leur unique participation en 1952, réalisant le doublé avec Kling et Lang, la troisième place revenant à la Ferrari de Luigi Chinetti. Les voitures concouraient dans la nouvelle catégorie sport, le gros de la troupe, constituée par des voitures fermées, étant essentiellement des américaines.
Outre les portes si particulières qui allaient donner naissance, deux ans plus tard, en 1954 à la fabuleuse 300 SL de route, les Gullwing de course se distinguaient par un pare-brise abrité derrière des barreaux. Une raison à cela, l'une des voitures avait été percutée par un vautour qui avait littéralement perforé le verre et sérieusement blessé le coéquipier.
Depuis quelques années, la Carrera Panamericana a été relancée comme une course historique où s'est illustré à plusieurs reprises un Français, Pierre de Thoisy. Il s'est souvent aligné au volant d'une Stutbaker mais aussi d'un 300 SL avec lequel il courra encore cette année. Précédé de son aura, encore souligné par une bande dessinée de Jean Graton pour sa série « Michel Vaillant » (La Trahison de Steve Warson), le parcours de la course nous offre, depuis Oaxaca et jusqu'à Puebla, un splendide tracé empruntant la route 190. Un peu plus de 500 kilomètres pour ce tronçon magnifique, autant pour la route, qui enchaîne courbes moyennes et longues, que pour les paysages de hauts plateaux, inhabituels pour un Européen, mêlant couleurs vives des villes et l'ocre de la montagne piquetée parfois de forêts de cactus.
Le danger - et pas toujours celui que l'on attend - étant toujours là pour défier nos 571 ch, la route est ouverte par les Dodge Charger de la police fédérale alors que chacun de nos arrêts dans les stations-service est planifié.
Encadrés par l'armée, avec mitrailleuses en batterie, les hommes en tenue de combat ont assuré, à notre dizaine de SLS, la tranquillité de nos évolutions. Il restait à défier les pièges de la route et à cerner la technique du SLS, une vraie partie de plaisir.
"Ideas del hombre y más .......".
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