F,P,D Univers.Vanessa Paradis : «Je ne suis pas revancharde»
Propos recueillis par Olivier Nuc
07/12/2009 |
Vanessa Paradis : «J'ai commencé si jeune, on ne se rend pas compte que cela fait si longtemps que je suis là.» Crédits photo : Abaca
La comédienne et chanteuse célèbre vingt-deux ans de carrière musicale avec une compilation de ses meilleurs moments.
Révélée en 1987, à 14 ans, avec le tube Joe le taxi, Vanessa Paradis livre aujourd'hui le premier best-of de sa carrière (2 CD Barclay/Universal). L'occasion idéale pour évoquer vingt-deux ans de musique et de collaborations prestigieuses, d'Étienne Roda-Gil à Matthieu Chedid, en passant par Gainsbourg.
LE FIGARO. - Ce best-of montre combien votre parcours a eu des allures de conte de fées. Représente-t-il un pied de nez à ceux qui vous prédisaient de ne pas durer ?
Vanessa PARADIS. - J'ai tellement de gratitude par rapport aux mauvaises langues ! Ce sont elles qui m'ont forgé le caractère. Et puis je n'ai pas du tout de sentiment de revanche ou de fierté. Plonger dans les 22 ans qui ont passé, ça a été avant tout très émouvant pour moi. Peut-être parce que j'ai commencé si jeune, on ne se rend pas compte que cela fait si longtemps que je suis là.
Comment s'est opérée la sélection des titres ?
Ce n'était pas facile de trouver la cohérence. Je ne pensais pas qu'un best-of nécessiterait autant de travail ! Je n'ai pas choisi mes chansons préférées, mais celles des gens. Il fallait rester honnête en rendant hommage aux chansons, et en tenant compte du goût du public. Quand on réunit tous ces paramètres, faire quelque chose de juste prend du temps.
Avez-vous éprouvé une certaine nostalgie ?
J'adore regarder en arrière, surtout quand il y a eu des moments si beaux. Je ne réécoute généralement jamais mes disques une fois qu'ils sont terminés. Cette fois, j'ai visionné des images d'archives. C'était heureux, souvent et moins heureux, parfois. Il y a surtout plein de choses que j'avais oubliées. Repenser à des moments qui impliquent des personnes disparues m'a rapproché d'elles.
Vous avez commencé sous la houlette d'Étienne Roda-Gil, parolier mythique. Comment était-il ?
Je l'ai connu à l'âge de 12 ans. Je savais qu'il avait fait des trucs incroyables, mais ça ne représentait pas autant pour moi que ce que je voyais dans le regard des autres. Le personnage était impressionnant, sa voix, son physique, ses histoires, son côté révolutionnaire. Il m'a donné beaucoup de confiance, tout comme Franck Langolff, qui composait des mélodies superbes.
Vous avez été le dernier interprète pour lequel Serge Gainsbourg a écrit des textes. Quel souvenir en gardez-vous ?
C'était surréaliste. Je me rendais compte de ma chance mais je ne lui ai pas assez dit. Je devais même presque être ingrate parfois. Avoir une douzaine de ses textes, passer des mois avec lui, c'était pourtant très précieux. C'est une des personnes les plus polies et respectueuses que j'ai connues. Je ne pensais pas que je serais attendrie à ce point par son âme d'enfant.
Vous n'aviez jamais enregistré en anglais avant de travailler avec Lenny Kravitz.
Enregistrer en anglais, c'était une idée de ma maison de disques, qui m'a laissée choisir la personne avec laquelle faire un album. J'avais 18 ans, je me retrouvais à New York sans famille ni amis. Ce n'était pas toujours facile, mais ça a été une bonne école.
Vous collaborez désormais avec Matthieu Chedid. Pourquoi ?
C'est la première fois que je travaille avec quelqu'un de mon âge et de ma culture. On est sur la même longueur d'onde. Sur mon dernier album en date, on a pris un tel plaisir qu'on est partis en tournée ensemble. On n'a pas évoqué une nouvelle collaboration mais il est sûr que nous referons des choses ensemble.
Le clip «Il y a» :
"Ideas del hombre y más .......".
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