Spirou fait de la résistance... sous le manteau!
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C'est un peu LE canular de cette rentrée BD. Dans le sillage du 75eme
anniversaire de la naissance du personnage de Spirou, les éditions Dupuis
viennent ...
samedi 15 août 2009
F,P,D Univers. "Solo ideas del hombre".SOS monde sauvage
Par Cyril Hofstein
14/08/2009 | Mise à jour : 19:49
Tous les experts s'accordent : au cours du siècle dernier, la population mondiale de tigre à décru de 95%. Seuls 4000 spécimens subsisteraient dans la nature. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Si aucune mesure n'est prise rapidement, de nombreuses espèces animales et végétales vont encore disparaître. Scientifiques, experts, personnalités tirent la sonnette d'alarme.
Sommes-nous au bord d'une extinction massive ? Pour le spécialiste le plus alarmiste de la communauté scientifique, Edward Wilson, professeur à l'université d'Harvard aux Etats-Unis, la Terre perdrait chaque année 0,25 % de sa biodiversité, soit entre 10 000 et 40 000 espèces par an. De deux à quatre par heure. Des chiffres terrifiants. Sommes-nous entrés dans la sixième extinction, comme l'assurent de nombreux experts ? La sixième grande crise de la vie sur Terre, plus terrible encore que celle qui provoqua, il y a 65 millions d'années, la fin des dinosaures ? Pour la plupart des scientifiques, le taux d'extinction des espèces serait aujourd'hui 10 000 fois supérieur à ce qu'il était avant l'apparition de l'homme. Et ce n'est qu'un début.
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a déjà recensé 820 disparitions d'espèces sauvages depuis cinq cents ans. Sans compter celles dont nous ignorons encore l'existence, tant notre connaissance du monde animal demeure fragmentaire. Tant sont nombreuses les disparitions silencieuses, d'oiseaux, de petits mammifères, d'insectes, de végétaux et de micro-organismes, morts en même temps que la destruction de leur environnement.
«Ces chiffres doivent être interprétés, explique, Jean-Philippe Siblet, directeur adjoint du service du patrimoine naturel au Muséum national d'histoire naturelle. En effet, comment concilier le catastrophisme et l'inquiétude des scientifiques et ces 820 espèces perdues à jamais, un chiffre à peine supérieur au taux normal d'extinction des espèces? En fait, si nous possédons bien le monde des mammifères et des oiseaux, nous ne connaissons que très approximativement l'univers des insectes et des micro-organismes, qui constituent l'essentiel de la biodiversité terrestre aujourd'hui menacée.» Un constat qui conduit plusieurs chercheurs à estimer le nombre d'espèces vivantes sur notre planète entre 10 et 80 millions, contre quelque 1,5 million actuellement répertoriées.
En plus des animaux clairement menacés, une biodiversité totalement inconnue est aussi en train de disparaître à grande vitesse à mesure que les grandes forêts tropicales s'étiolent, victimes de la surexploitation, des incendies, des déplacements de populations et des cultures d'essences uniques, comme l'eucalyptus ou le palmier producteur d'huile... Fragiles, uniques, ces forêts couvrent environ 6 % des terres émergées et abritent plus des deux tiers du monde animal connu et inconnu. Au Brésil, en Indonésie, au Cameroun, à Bornéo, à Sumatra, à Madagascar ou aux Célèbes, le compte à rebours a commencé. Et tout se joue désormais en années. Après, il sera trop tard, car comment sauver une espèce dont l'écosystème est détruit à jamais ? La loi naturelle est implacable : quand 90 % d'un habitat disparaît, 50 % des espèces associées meurent.
La liste rouge de l'UICN, qui recense 16 928 espèces animales et végétales en danger en 2008, contre 10 533 en 1996, estime actuellement que 12 % des oiseaux, 23 % des mammifères, 32 % des amphibiens, 42 % des tortues et 25 % des espèces de conifères sont en danger d'extinction. A ce rythme et à titre d'exemple, plus de 90 % de la Grande Barrière de corail devrait avoir disparu en 2050, les manchots Adélie peuplant l'Antarctique verront sans doute leur nombre baisser de 70 % et les ours polaires auront disparu de leur milieu naturel d'ici à la fin du siècle. Et la liste est loin d'être exhaustive.
Les activités humaines en accusation
D'après l'Académie des sciences américaines, ce processus de disparition aurait débuté il y a environ quatre-vingt mille ans, lorsque l'homme a commencé à coloniser l'ensemble de la planète. Malgré la faible population humaine et son morcellement, certaines espèces animales ont été rapidement surexploitées, notamment dans les espaces insulaires. Puis, avec le développement de l'élevage et de l'agriculture, il y a dix mille ans, les choses se sont accélérées pour atteindre un pic avec la révolution industrielle au début du XVIIIe et au XIXe siècle en Europe.
Splendides oiseaux océaniques dont l'envergure peut atteindre jusqu'à 3,5 mètres, les albatros sont parmi les plus menacés.
Splendides oiseaux océaniques dont l'envergure peut atteindre jusqu'à 3,5 mètres, les albatros sont parmi les plus menacés. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Aujourd'hui, le processus est le même. Seule l'échelle a changé avec le progrès technologique, l'exploitation massive des ressources naturelles et l'augmentation exponentielle de la population humaine, passée de 2,5 milliards dans les années 50 à 6,7 milliards en 2008, et peut-être à 9,5 milliards en 2050. Désormais, aucune niche écologique n'est à l'abri de l'homme, qui a transformé le paysage en fonction de ses besoins. Presque partout, les prairies tempérées sont devenues des champs cultivés, les forêts des espaces cernés par la surexploitation et l'urbanisation, les littoraux ont été réduits à d'étroites bandes côtières polluées, les mangroves, quand elles n'ont pas totalement disparu ou été étouffées par les pesticides, transformées au mieux en zones d'élevage industriel de crustacés... Et la course aux nouvelles énergies fossiles, l'extraction du lithium ou d'autres métaux rares, promet déjà de n'épargner aucun biotope ni sur terre ni en mer. «A cela, précise le World Wildlife Fund (WWF), s'ajoutent la fragmentation et la perte des habitats, particulièrement dans les zones tropicales, le commerce international des animaux menacés d'extinction et l'introduction d'espèces invasives favorisée par la mondia lisation.»
Un autre péril hypothèque aussi l'avenir du monde sauvage : le changement climatique. Pour des espèces aussi diverses que les tigres, les grands cétacés ou les orangs-outans, déjà menacés d'extinction depuis des décennies par la surexploitation et la destruction de leur habitat, le réchauffement global de la planète pourrait être fatal. Le quatrième rapport d'évaluation du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), publié en 2007, prévoit des conséquences désastreuses si aucune réduction massive des émissions de gaz à effet de serre ne se produit. En clair, si la température augmente entre 1,5 °C et 2,5 °C d'ici à 2050, de 20 à 30 % des espèces vivantes seront confrontées à un risque majeur d'extinction.
«Les plus menacées sont les espèces vivant dans les zones où le réchauffement est supérieur à la moyenne, comme dans les régions polaires, explique le WWF, celles dépourvues de toute capacité d'adaptation ou dont l'effectif de population est déjà trop faible pour leur permettre de s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement. Sans l'adoption de mesures substantielles à court terme, il y a fort à parier que la conjugaison des effets du réchauffement climatique et des menaces préexistantes ne poussent un grand nombre d'animaux au bord de l'abîme.»
Une pression renforcée dsur la biodiversité
L'impact de ce phénomène n'a pas encore été totalement évalué. Mais si le climat se modifie, et avec lui la biologie de nombreux animaux, certains dispositifs actuellement en place pour assurer leur protection risquent d'être remis en cause. Ainsi, l'élévation des températures pourrait conduire au déplacement d'espèces en dehors des zones où elles étaient initialement en sécurité. La création de vastes «aires protégées» risque ainsi d'être partiellement abondonnée car la taille des réserves doit d'abord être adaptée au fonctionnement des écosystèmes. Il ne suffira plus de clôturer des espaces définis par l'intérêt des hommes pour sauver les espèces. Or l'élévation du niveau des mers et les nouveaux besoins des hommes en termes d'espaces renforceront la pression sur la biodiversité et les rivalités pour le contrôle des territoires.
En 2050, les requins pourraient avoir disparu.
En 2050, les requins pourraient avoir disparu. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
L'enjeu est considérable et sa portée dépasse la seule question de la protection du monde sauvage. Il interroge aussi l'identité humaine. Sans aller aussi loin qu'Edward Wilson, qui se demande si l'homme n'estpas «une anomalie de l'environnement» dont «l'intelligence venue par erreur pourrait être fatale à la biosphère», la situation est suffisamment préoccupante pour poser les vraies questions sur la continuité du développement de notre civilisation. Car en moins de deux siècles, l'homme a réussi à révolutionner jusqu'au principe même d'extinction. Les cinq épisodes connus de disparition massive des espèces ont été produits par des accidents climatiques à long terme ou des catastrophes naturelles. Désormais, c'est l'extension et le développement d'une seule espèce terrestre, la nôtre, qui en porte la responsabilité.
Alors comment créer des réserves naturelles efficaces ? Restaurer les écosystèmes en danger et transformer les comportements des hommes envers la nature ? Quelle place accorder au vivant ? Faut-il limiter la démographie ? La consommation ? La pollution issue des activités humaines ? Comment concilier le monde naturel et l'évolution des modes de vie, les besoins alimentaires, la course à l'énergie et à la croissance économique des pays émergents ? Aujourd'hui, les initiatives sont nombreuses, à l'image de la Convention sur la biodiversité créee en 1992 et signée par 190 pays, qui s'est fixé comme objectif d'enrayer la perte de biodiversité d'ici à 2010. Partout, la prise de conscience semble effective, d'autant que la plupart des Etats ont réalisé, même tardivement, que l'appauvrissement biologique aura un coût économique considérable. Sans biodiversité, plus de nourriture, d'eau, de médicaments, de fibres textiles, de pollinisation...
«Mais si rien n'est fait à temps pour inverser la tendance, lance Jean-Philippe Siblet, nous perdrons une part considérable du patrimoine vivant. La biodiversité est notre assurance-vie. Si elle continue à s'appauvrir, nous risquons peut-être de passer à côté des molécules ou des substances qui pourraient aider l'homme à guérir de nombreuses maladies ou à révolutionner son mode de vie. Ce serait une terrible tragédie.» Tout doit impérativement se jouer dans les cinquante années à venir. Après, il sera trop tard.
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