F,P,D Univers. Benoit XVI- Terre Sainte
Benoît XVI quitte Rome pour la Terre sainte
De notre envoyé spécial à Rome, Jean-Marie Guénois
08/05/2009 | Mise à jour : 10:19 |
Le Pape est attendu vendredi dans une région où il s'est attiré la colère des juifs et des musulmans par certains de ses propos.
Le Pape commence par la Jordanie le voyage le plus délicat de son pontificat. Il est attendu en Israël lundi dans un contexte politique et religieux tendu.
Si l'on excepte le pays natal, il n'y a pas pour un pape, voyage plus important que celui de Terre sainte. Même s'ils ne sont que trois à y être allés. Paul VI en janvier 1964, Jean-Paul II en mars 2000 et, ce matin, Benoît XVI. Il doit se poser à Amman en Jordanie à 15 h 30 (heure de Paris). Il restera au royaume hachémite jusqu'au lundi 11 mai. À midi, il atterrira alors en Israël, où il séjournera jusqu'à vendredi, avec une incursion, mercredi, à Bethléem (10 km) sous l'autorité palestinienne et un aller et retour à Nazareth (110 km) dans la journée de jeudi.
Benoît XVI s'est encore peu exprimé sur ce voyage, mais il a donné le ton : il n'arrive pas en politique, mais en spirituel, en «pèlerin de la paix». La région en a d'ailleurs bien besoin. Quand Jean-Paul II, très affaibli, foula ce sol, le processus d'Oslo avait donné beaucoup d'espoirs. Le jubilé de l'an 2000 que le pape polonais célébrait sur le lieu de naissance du Christ semblait ouvrir un millénaire d'apaisement. Mais très vite la situation se dégrada. L'intifada reprit, le 11 septembre 2001 renforça les antagonismes jusqu'à la construction du «mur de sécurité» et la crise toute récente de Gaza où l'armée israélienne a tenté d'écraser les tirs sporadiques de roquettes sur Israël.
A cette situation politique tendue - sans oublier l'arrivée du gouvernement Nétanyahou, que le Pape rencontrera jeudi à Nazareth - s'ajoute un contexte religieux chargé lui aussi. Il y a l'hiver que Benoît XVI a traversé avec la polémique liée au projet de béatification de Pie XII à qui certains reprochent son silence sur la Shoah et surtout l'affaire Williamson. Cet évêque relevé avec trois autres par Benoît XVI de l'excommunication qui le frappait depuis son ordination épiscopale illicite par Mgr Lefebvre, affirmait, dans le même temps, nier la Shoah… Ce qui provoqua une indignation mondiale et réveilla le vieux reproche de «l'antisémitisme catholique». Aux antipodes pourtant de l'enseignement - sans ambiguïté possible - du Concile Vatican II. Enseignement confirmé avec vigueur par Jean-Paul II et netteté par Benoît XVI.
Il y a aussi, côté musulman, la mémoire douloureuse du discours prononcé par le Pape à Ratisbonne en 2005, dont un passage introductif évoquait «la violence» de l'islam. Paradoxalement cet accident a conduit à un rapprochement réel entre l'Église catholique et le monde musulman, couronné en novembre dernier, par un sommet inédit à Rome. Mais des menaces la semaine dernière, à l'encontre du Pape, issues de milieux extrémistes, tant en Jordanie - pays qui a pourtant mené le processus de réconciliation après Ratisbonne - qu'en Israël et dans les Territoires palestiniens, démontrent la permanence d'un malaise chez certains musulmans.
À ce tableau, s'ajoutent les chrétiens de Terre sainte. Ils sont minoritaires, moins de 2 %, après avoir frôlé les 20 % au milieu du XXe siècle, mais ils veulent compter sur cette terre labourée par la haine. Ils sont en général bien formés sur le plan scolaire et universitaire, une qualité qui aussi fait leur drame car elle les prédispose à l'exode vers l'Occident. Le Pape vient d'abord pour eux. Pour les encourager et les soutenir car il est persuadé que le christianisme n'a pas dit son dernier mot sur la terre qui a vu naître le Christ.
28 discours sont prévus
Benoît XVI qui répondra ce matin dans l'avion d'Alitalia qui le conduit de Rome à Amman aux questions des journalistes, fixera les enjeux et les priorités de ce douzième voyage hors d'Italie. En tout cas ce déplacement, le plus délicat de son pontificat, a été préparé comme jamais même si beaucoup lui ont plusieurs fois conseillé de le reporter. Mais à 82 ans, même en bonne forme le Pape y tenait trop pour renoncer. La Terre sainte, ce théologien la connaît de l'intérieur pour avoir scruté la Bible chaque jour de sa vie, mais aussi pour s'y être rendu à trois reprises (1964, 1992, 1994). Il entend lui parler sans détour : 28 discours sont au programme !
Ce voyage promet donc, à commencer par la Jordanie placée symboliquement avant Israël pour signifier la «vision globale» du Proche-Orient que tient à cultiver le Saint-Siège. Il y aura les grandes heures de Jérusalem. La journée à Bethléem, si coupée du monde par le mur de sécurité. Un mur qu'Israël ne voudrait pas voir apparaître dans le champ des caméras quand le Pape visitera le camp de réfugiés d'Aïda. Il y aura aussi le pèlerinage, plus intime, jeudi, vers la grotte de Nazareth. Et, vendredi matin, la dernière étape, le Saint Sépulcre, lieu du calvaire et du tombeau… vide.
"Solo ideas del hombre".
Spirou fait de la résistance... sous le manteau!
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C'est un peu LE canular de cette rentrée BD. Dans le sillage du 75eme
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